Dernière mise à jour à 08h21 le 14/04
Une femme dépose son bulletin de vote dans une urne à Damas, le 13 avril 2016. (Xinhua/Yang Zhen) |
Les élections législatives syriennes, qui verront quelque 3.500 candidats se disputer les 250 sièges du parlement, ont débuté mercredi malgré le boycott de l'opposition.
Au total, 7.300 bureaux de vote ont ouvert à 7h du matin (5h GMT) dans les zones sous le contrôle du gouvernement à travers le pays, a rapporté la télévision nationale syrienne.
Les autorités ont indiqué que les élections se poursuivraient jusqu'à 19h mercredi et que le scrutin pourrait être prolongé de cinq heures suivant le taux de participation.
Les sous-comités électoraux des provinces sous le contrôle du gouvernement ont annoncé qu'elles étaient prêtes à faciliter le scrutin.
La capitale Damas compte à elle seule près de 1.500 bureaux de vote, tandis que les provinces de Deir ez-Zor, Raqqa, Idlib, Alep et Deraa, qui échappent largement au contrôle du gouvernement, n'en comptent que 540.
En février, le président Bachar al-Assad avait publié un décret prévoyant la tenue d'élections législatives le 13 avril.
Le gouvernement syrien a précisé que les élections étaient organisées selon le calendrier habituel, car ces élections se tiennent tous les quatre ans.
Les dernières élections législatives ont eu lieu en 2012, quelques mois seulement après l'adoption d'une nouvelle Constitution dans ce pays déchiré par la guerre.
Comme celles d'il y a quatre ans, les élections de cette année sont boycottées par l'opposition.
Munther Khaddam, membre de l'Organe national de coordination, a indiqué que son groupe boycotterait les élections pour la deuxième fois, car "elles interviennent dans un contexte anormal et vont à contre-courant de la voie politique des pourparlers de Genève".
Arafat, un membre du groupe d'opposition Front populaire pour le changement et la libération, a également indiqué que son groupe boycotterait les élections.
"Organiser des élections à ce moment précis envoie un message très négatif, en particulier compte tenu du fait que les pourparlers de Genève se concentrent actuellement sur la formation d'un nouveau gouvernement. Pourquoi organiser des élections législatives qui pourraient être convoquées de nouveau prochainement après la formation d'un nouveau gouvernement?", s'est-il interrogé.
Cependant, la décision d'organiser des élections a été interprétée par les partisans du gouvernement comme une preuve que Damas peut encore prendre des décisions indépendantes et que les élections et les pourparlers de Genève, qui reprendront bientôt, sont deux processus distincts.
Le ministre syrien de l'Information, Omran al-Zoubi, a indiqué que les élections législatives étaient un "droit constitutionnel" et qu'elles envoyaient un message dans le pays et à l'étranger.
"Les élections marqueront un jour exceptionnel dans la vie politique des Syriens qui veulent une véritable opportunité d'exprimer leur position après cinq années de guerre en Syrie", a-t-il indiqué à la télévision nationale.
M. al-Zoubi a ajouté que le processus politique en cours de négociation à Genève était distinct de ce droit constitutionnel et que la Constitution actuelle resterait valide jusqu'à ce qu'elle soit remplacée par une nouvelle.
A Damas, les rues ont été couvertes d'affiches des candidats dans le cadre des efforts du gouvernement visant à encourager la population à voter.
Cependant, contrairement à avant la guerre, la population ne connaîtra les candidats que par leurs affiches cette année, car les séances de présentation de programmes des candidats ont été annulées pour des raisons de sécurité.