Dernière mise à jour à 16h27 le 14/04
Le président américain Barack Obama parle dans la Maison Blanche à Washington, aux États-Unis, le 5 avril 2016. (Xinhua/Yin Bogu) |
Le président américain Barack Obama a avoué dimanche dernier que la pire erreur de sa présidence pourrait "probablement" être le manque de suivi après l'intervention militaire des Etats-Unis en Libye en 2011, cependant, la politique vis-à-vis de la Libye n'est pas la seule erreur commise par les Etats-Unis au Moyen-Orient.
"Ma pire erreur aura probablement été d'avoir échoué à mettre en place un plan pour l'après, au lendemain de l'intervention en Libye, ce qui était je pense, la bonne chose à faire", a confié à Fox News M. Obama, qui doit quitter la Maison Blanche dans quelques mois. Autrement dit, les Etats-Unis sont militairement intervenus dans le conflit en Libye en 2011, ce qui a conduit à la chute du régime de Mouammar Kadhafi et qui a plongé le pays dans le chaos, et ce sans avoir profondément étudié les conséquences éventuelles.
Alors que la Libye est plongée dans la tourmente, l'ensemble du Moyen-Orient n'est pas épargné. Selon des experts, suite aux attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis sont militairement intervenus en Afghanistan et en Irak, sous prétexte de vouloir se débarrasser d'armes de destruction massive et de faire la promotion de la démocratie, au lieu de rédiger rapidement des stratégies anti-terroristes efficaces. En réalité, outre le renversement du régime taliban en Afghanistan et du régime de l'ancien président irakien Sadam Hussein, Washington n'a réalisé aucun autre "objectif".
L'intervention militaire en Libye n'est pas le seul revers des Etats-Unis au Moyen-Orient. Selon des analystes, au cours des 15 dernières années, la pire erreur des politiques américaines au Moyen-Orient a été de briser brusquement l'équilibre de la région, établi à travers de nombreuses guerres et souffrances après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le fait qu'un nouvel équilibre ne puisse être reformé à court terme a abouti à la propagation de l'extrémisme et à l'émergence du terrorisme dans la région.
Par exemple, durant la période des "printemps arabes" appuyés par l'Occident, la chute de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak, a conduit à l'affaiblissement de l'influence des modérés, alors que les conservateurs et les radicaux ont regagné du terrain, ce qui est propice à l'expansion du terrorisme.
Il est à noter que Sadam Hussein et le président syrien Bachar el-Assad jouaient un rôle important dans le front anti-israélien du Moyen-Orient. Avec la chute du premier et à mesure que le dernier est occupé par le conflit dans son propre pays, le front anti-israélien a été affaibli, et le dossier de la Palestine a été marginalisé. Le fait que les radicaux palestiniens se battent pour la survie ne contribue pas à la restauration de la sécurité en Israël, mais posera un plus grand défi. Parallèlement, le sabotage de l'équilibre entre les fronts pro-Occident et anti-Occident nuit également à la sécurité et à la paix au Moyen-Orient.
On peut donc constater que le désordre au Moyen-Orient est en partie profondément lié aux politiques américaines vis-à-vis de la région. Il est ainsi peu probable que la situation au Moyen-Orient se stabilise sans passer par un processus long et douloureux avant d'arriver à un rééquilibre de la région.