Dernière mise à jour à 14h56 le 16/07
L'attentat au camion survenu le soir du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice, en France, a fait 84 morts, dont dix enfants et adolescents, 202 blessés dont 52 en état d'urgence absolue, a déclaré vendredi lors d'un point de presse le procureur de la République de Paris, François Moulins.
Parmi les 52 personnes en état d'urgence absolue, 25 sont toujours en réanimation, a ajouté M. Molins qui a présenté un bilan provisoire pouvant être revu à la hausse.
Le terroriste, abattu par les forces de l'ordre est un Tunisien de 31 ans habitant à Nice, dénommé Mohamed Lahouaïej Bouhlal, chauffeur-livreur et père de famille, a précisé M. Molins, indiquant que les relevés et comparaisons d'empreintes papillaires ont permis de confirmer l'identité du terroriste.
"Il était connu des services de police et de justice pour des faits de menaces, violences, vols et dégradation commis entre 2010 et 2016, et avait été condamné le 24 mars 2016 par le Tribunal de Nice à une peine de 6 mois d'emprisonnement avec sursis pour des faits de violence volontaire avec arme commis en janvier 2016", a expliqué le procureur.
En revanche, le terroriste de Nice était "totalement inconnu" des services de renseignements et n'avait jamais fait l'objet, tant qu'au niveau national qu'au niveau local, de la moindre fiche et du moindre signalement de radicalisation, a souligné M. Molins.
Selon la même source, Mohamed Lahouaiej Bouhlel était seul à bord du camion frigorifique de 19 tonnes loué le 11 juillet à une société de location. Le poids lourd a pénétré sur la promenade des Anglais, roulé sur une distance d'environ deux kilomètres et a violemment percuté de très nombreux spectateurs rassemblés sur la promenade pour assister au traditionnel feu d'artifice du 14 juillet.
Le procureur a indiqué que le terroriste a tiré à plusieurs reprises sur trois policiers et que ces derniers ont répliqué et poursuivi le camion avant de le neutraliser dans sa course par des tirs.
"La remorque du camion ne contenait qu'un vélo et huit palettes vides. Dans la cabine du camion ont été découvert un pistolet automatique de calibre 7,65mm, un chargeur, des cartouches percutées de 7,65 mm et des cartouches non percutées du même calibre", a-t-il détaillé, ajoutant qu'un deuxième pistolet automatique factice, deux répliques de fusil d'assaut (Kalachnikov et M16) tous des armes factices, une grenade percée, un téléphone portable et divers documents ont également été retrouvé dans la remorque.
Le parquet de Paris a été saisi vers 01h00 heure locale le vendredi 15 juillet, et quatre de ses magistrats se sont rendus à Nice dans la nuit pour diriger l'enquête. L'enquête vise à déterminer les conditions dans lesquelles le terroriste a obtenu l'arme dont il fait usage ainsi que le camion utilisé pour son crime.
M. Molins a affirmé qu'aucune revendication de l'attentat n'a été faite à ce stade, rappelant que "ce type d'action s'inscrit et correspond aux appels permanents au meurtre des organisations terroristes".
Au chevet des blessés à Nice, le président français François Hollande a qualifié cette attaque "d'acte innommable". Selon lui, Nice a été ciblée parce qu'elle est une ville mondialement connue, et le 14 juillet a été choisi parce que c'est la fête de la liberté.
"C'est donc pour toucher la France que cet individu a commis cette attaque terroriste", a déclaré le président français, confimant que beaucoup d'étrangers venus de tous les continents étaient parmi les victimes.
Le chef de l'Etat français a également appelé à l'unité et à la cohésion de toute la nation face à "un combat qui va être long".
Le Premier ministre français Manuel Valls a également déclaré dans la soirée sur la chaîne de télévision France 2 que le France va renforcer les moyens de la coalition en Irak et en Syrie.
"On nous a déclaré la guerre et cette guerre, nous la menons d'abord en Irak et en Syrie, et Daech, l'Etat islamique, cette organisation terroriste recule", a-t-il affirmé.
Concernant le caractère de l'attentat de Nice, le Premier ministre a estimé que l'auteur de la tragédie est "un terroriste sans doute lié à l'islamisme radical, d'une manière ou d'une autre.
"Nous verrons quelles sont les complicités, les liens avec les organisations terroristes", a-t-il fait entendre.
Une cellule interministérielle d'aide aux victimes a été activée après l'attentat sanglant, visant à apporter un soutien et une aide personnalisée au besoin aux familles des victimes et de leurs proches. Par ailleur, un deuil national de trois jours en hommage de tous les victimes a été décrété pour les 16, 17, 18 juillet. Le gouvernement a décidé de prolonger à nouveau l'état d'urgence qui devrait prendre fin le 26 juillet prochain pour une période de trois mois.
François Hollande présidera samedi matin à 9h00 heure locale un autre conseil restreint de sécurité et de défense à l'Elysée, ont rapporté les médias locaux.