Dernière mise à jour à 08h58 le 18/07
La France va renforcer la présence des forces de sécurité sur l'ensemble de son territoire, suite à l'attaque au camion survenue le 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice dans le sud-est du pays.
Les autorités ont décidé, au cours du Conseil restreint de sécurité et de défense réuni samedi matin à l'Elysée, de faire appel à 12.000 réservistes de la police et de la gendarmerie nationale, a déclaré samedi le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
"Cette mobilisation de la réserve opérationnelle permettra aux préfets dès à présent et dans chaque département, de puiser dans une ressource rapidement mobilisable de 12.000 volontaires : 9.000 pour la gendarmerie nationale, 3.000 pour la police", a précisé M. Cazeneuve.
Ces 12.000 réservistes viendront ainsi épauler et conforter la mission de sécurisation des "100.000 policiers, gendarmes et militaires (53.000 policiers, 36.000 gendarmes et 10.000 militaires), mobilisés depuis plusieurs mois pour assurer la sécurité de nos concitoyens", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Intérieur a dans la foulée, lancé un appel "aux patriotes français qui le souhaitent" à rejoindre la réserve, tout en précisant que la police et la gendarmerie nationale communiqueront sur les conditions d'intégration de cette réserve.
Toujours dans le cadre de cette sécurisation du territoire nationale, M. Cazeneuve réitère le maintien des effectifs de l'opération Sentinelle qui sont à 10.000 militaires. Le rôle de ces militaires sera centré sur deux missions fondamentales : les contrôles des personnes aux frontières et péages routiers et la sécurisation des grands évènements culturels et festifs de l'été, des sites sensibles comme les gares, ports, aéroports.
Concernant le rétablissement des contrôles aux frontières décidé au soir des attentats du 13 novembre, "48 millions de personnes ont été contrôlées à l'ensemble de nos frontières terrestre, aériennes et maritimes. 28.000 individus ont été empêchés d'entrer sur notre territoire", a indiqué le ministre l'Intérieur.
Cette activité de sécurisation a conduit d'après M. Cazeneuve, depuis le début de l'année à l'arrestation de 160 individus impliqués de près ou de loin dans des activités à caractère terroriste et a permis d'éviter un nombre significatif d'attentats.
Selon le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, l'opération Sentinelle va se poursuivre jusqu'à la fin de l'été. Et en plus de cette sécurisation sur le territoire, le combat contre Daech continue aussi à l'extérieur, dans les missions en Irak et en Syrie, a rassuré M. Le Drian.
"Ce combat en Irak et en Syrie se fait d'abord par la formation que nous effectuons auprès des forces irakiennes ou kurdes, et par l'appui aériens que nous effectuons au sein de la coalition. Cette action permet progressivement le recul de Daech", a-t-il indiqué.
M. Le Drian reconnait toutefois qu'il y a encore des zones d'implantation de Daech difficiles à éradiquer, notamment à Mossoul et Raqqa. Et c'est dans cette perspective, dit-il, "que le président (Hollande) a décidé de renforcer nos moyens d'intervention et de soutien à la coalition à la fois par l'emploi du porte-avion sur zone au mois d'octobre et par un complément d'affectation dont nous discuterons avec les ministres de la Défense de la coalition mercredi à Washington".
L'attentat de Nice commis par Mohamed Lahouaiej-Bouhlem, un Tunisien de 31 ans, a fait 84 morts dont 10 enfants et adolescents et plus de 200 blessés. Selon un communiqué du ministère de la Santé, 121 personnes restent hospitalisées, dont 30 enfants. 26 personnes sont encore en réanimation, dont 5 enfants.
"Suite à l'attentat survenu à Nice dans la soirée du 14 juillet 2016, 303 patients ont été pris en charge dans les établissements de santé de Nice (...) Parmi ces 303 patients, une centaine s'est présentée dans les hôpitaux depuis hier midi", indique le document publié sur le site du ministère.
Cinq personnes ont été placées en garde à vue depuis vendredi, dans le cadre de l'enquête qui vise à déterminer les conditions dans lesquelles le terroriste a obtenu l'arme dont il a fait usage ainsi que le camion utilisé pour commettre son crime.
Une cellule interministérielle d'aide aux victimes a été activée après l'attentat. Un deuil national de trois jours a été décrété pour les 16, 17, 18 juillet. Et le gouvernement français a décidé de prolonger à nouveau l'état d'urgence qui aurait dû prendre fin le 26 juillet prochain pour une période de trois mois.