Dernière mise à jour à 10h09 le 10/08
(Xinhua/Chen Yichen) |
Un véhicule a foncé sur les militaires de l'opération sentinelle, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine, nord de Paris), avant de prendre la fuite. L'attaque intervenue mercredi matin alors que le gouvernement tenait son dernier Conseil de défense avant les vacances, et vite qualifiée "d'acte délibéré" par les autorités.
Le bilan est de six militaires blessés dont 3 grièvement, a annoncé la préfecture de police tout en précisant sur twitter qu'une opération de police est en cours, et que le véhicule en fuite était activement recherché.
Face à la presse, le maire LR de Levallois-Perret, Patrick Balkany, témoin de l'attaque décrit la scène : "c'est à 7H57 précisément que les militaires sont sortis de leur casernement qui est un peu plus loin. Puis, il y a une voiture qui est arrivée du bout de l'allée et qui leur est rentré dedans alors qu'ils (les militaires) allaient vers leur véhicule qui est garé en face de leur casernement", a expliqué M. Balkany.
Selon le maire de Levallois-Perret, il s'agit sans aucun doute d'une attaque terroriste. Car "il y a des protections un peu partout, donc il faut bien connaître le coin, l'avoir repéré" pour réussir ce coup et prendre la fuite. Un sentiment corroboré quelques heures plus tard par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui parle "d'acte délibéré".
"Le véhicule (du suspect) roulait doucement est, à 5m à peu près des militaires, il a accéléré de manière à pouvoir les percuter. Donc nous savons que c'est un acte délibéré et non accidentel", a déclaré à la presse M. Collomb, au sortir de sa visite aux militaires blessés, en compagnie de sa collègue des Armées, Florence Parly.
Mme Parly a condamné dans la matinée à travers un communiqué un "acte lâche qui n'entame en rien la détermination des militaires à œuvrer pour la sécurité des Français", et indiqué que les six militaires blessés sont du 35ème régiment d'infanterie de Belfort, et que le pronostic vital des 3 militaires grièvement blessés, n'est pas engagé.
Dans l'après-midi, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé à l'Assemblée nationale l'interpellation du chauffeur du véhicule incriminé sur l'autoroute qui relie Paris à Boulogne-sur-Mer. Le parquet antiterroriste national qui est saisi après cette attaque doit qualifier s'il s'agit ou pas d'un acte terroriste. Selon franceinfo, il s'agirait d'Amou B., un Algérien, en situation irrégulière, connu des services de police pour des petits délits, mais pas fiché S.
C'est la sixième fois que les militaires du dispositif Sentinelle sont pris pour cible depuis le 1er janvier 2015. Et huit fois contre les gendarmes et les policiers, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, rappelant ainsi l'importance du niveau de la menace.
La dernière attaque en date contre les forces de sécurité a eu lieu au mois de juin sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris, où un individu au volant d'une Renault Megane contenant des "armes et des explosifs" a percuté la voiture de tête de l'escadron de gendarmes mobiles, qui descendait sur ladite avenue.
La Renault "contenait un certain nombre d'armes, des explosifs permettant éventuellement de pouvoir faire sauter cette voiture (de la gendarmerie)", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qualifiant l'acte de "tentative d'attentat" qui a pour cible les forces de l'ordre
En début du même mois un policier a été attaqué par un jeune armé de marteau, sur le parvis de Notre-Dame-de-Paris. L'agresseur, un étudiant de 40 ans, a prêté serment à Daesh dans une vidéo retrouvée à son domicile lors d'une perquisition de la BRI.
En avril dernier, un individu armé d'un fusil d'assaut kalachnikov a ouvert le feu sur un fourgon de police sur l'avenue des Champs-Elysées. Bilan : un des agents âgé de 37 ans est tué et deux autres blessés.
Le 18 mars, c'est un homme âgé de 39 ans qui a été tué à l'aéroport d'Orly par les forces de l'ordre pour avoir tenté de s'emparer de l'arme de l'un des soldats en patrouille à l'aéroport. Le procureur de la République a décrit l'agresseur comme quelqu'un "extrêmement violent" qui était "là pour mourir pour Allah".
Un mois plus tôt, le 3 février, un Egyptien armé d'une matraque a attaqué au Carrousel du Louvre les militaires. Il a blessé l"un d'entre eux à la tête avant d'être maîtrisé. La première attaque terroriste en direction des forces de l'ordre en France date de juin 2016 à Magnanville où un couple de policier a été tué de plusieurs coups de couteau à leur domicile.