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Beijing : pour une rénovation ou une destruction

le Quotidien du Peuple en ligne | 12.06.2017 16h53

Le contrôle de Beijing sur les constructions illégales dans les différents quartiers a déclenché un vif débat et le mécontentement des résidents.

La capitale chinoise est en passe de subir un changement drastique dans son paysage des rues. Aujourd'hui un magasin de fruits d'un quartier peut être amené à disparaître rapidement remplacé un mur similaire à ceux du voisinage. Pendant la nuit, de nombreux petits commerces ont disparu, laissant un quartier tranquille, mais désert pour certains.

Cette mesure démarrée en janvier a vu jusqu'à présent plus de 20 millions de mètres carrés de bâtiments détruits à Beijing, équivalent à 40 fois la gare de l'ouest de Beijing.

La grande campagne contre les constructions illégales s'attaque principalement aux «structures ouvertes ayant percé des trous dans les murs» des composés résidentiels dans les quartiers centraux, et ce principalement en raison de problèmes de sécurité, dont la résistance au feu et la sécurité de la construction.

La discussion publique a atteint son apogée, quand une librairie du district de Dongcheng a revendiqué avoir été «assassinée» à la mi-avril. Lui demandant de sceller sa porte d'origine faisant face à un hutong, car l'ouverture avait changé l'apparence originale de la construction. La même raison invoquée pour d'autres magasins touchés par cette campagne.

Depuis les années 80, c'est une pratique courante pour de nombreux résidents locaux à Beijing de louer leur appartement au rez-de-chaussée, en particulier ceux qui font face aux rues, aux marchands, comme les boutiques de fruits ou de vêtements, les petits supermarchés, ou les coiffeurs et pharmacies.

Selon un résident nommé Cai habitant dans le district de Chaoyang, ici le loyer moyen pour un appartement de deux chambres est d'environ 6 000 RMB, alors qu'une location de la même taille au rez-de-chaussée peut grimper jusqu'à 300 000 RMB par an, pour une activité commerciale.

Ces boutiques sont également autorisées dans la plupart des cas, les propriétaires acceptant difficilement cette situation.

Au cours des dernières années, des actions similaires ont eu lieu dans plusieurs zones, mais ont généralement pris fin avec la survie des entreprises après un arrêt temporaire.

Pour beaucoup, ces petits commerces dégradent le voisinage et peuvent déranger le quartier en raison du bruit ou du désordre.

En août 2014, une explosion dans une quincaillerie au rez-de-chaussée d'un complexe résidentiel à Zuojiazhuang (district de Chaoyang) a fait un mort et huit blessés, et des dizaines de résidents très choqués.

Certains ont fait valoir qu'il était injuste pour les résidents qui vivent au-dessus de ces magasins, de devoir subir le bruit sans aucune compensation.

Cependant, ces lieux commerciaux sont également considérés comme des signes de la vitalité d'une ville.

Citant l'auteure américaine d'études urbaines Jane Jacob, Zhou Kankan, étudiante en doctorat en planification urbaine de l'Université de Tsinghua, a écrit dans son blog que les parcs et les rues vides étaient bien plus dangereux que ceux occupés par les foules. L'agitation des rues du pays est l'une des principales raisons pour lesquelles les villes chinoises sont plus sûres pour les résidents que celles des Etats-Unis.

Le blog de Zhou, dont les articles ont été partagé des milliers de fois sur les réseaux sociaux, a continué à souligner que ces magasins disparus représentaient une grande perte de revenus pour la capitale, et encore plus de difficultés pour les startups et petites entreprises, qui offrent principalement des services au public en retour.

De nombreux internautes ont également demandé si la campagne était liée à la politique de limitation de la population de la capitale. Alors que la municipalité a promis de fixer la population à 18 millions d'ici 2020, des millions de personnes doivent être évacuées sous la restriction de la ligne rouge et des milliers sont en mouvement, la ville ayant déjà délocalisé certaines industries à forte main-d'œuvre dans la province voisine du Hebei. Bientôt, beaucoup d'autres seront transférées vers la zone de Xiong'an nouvellement établie pour aider à déménager certaines fonctions excessives de la capitale.

 

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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