Dernière mise à jour à 08h46 le 12/06
Le premier tour des élections législatives françaises s'est déroulé comme le prédisaient la quasi-totalité des sondages depuis plusieurs jours : une très nette avance du parti du Président avec, selon les premières estimations, 32,9% des voix, ce qui devrait assurer à La République en Marche une confortable majorité à l'issue du second tour. Edouard Philippe, le Premier ministre français a rapidement salué la victoire du nouveau parti centriste du Président Emmanuel Macron dont l'ambition est de remodeler la politique française. Pour les partis traditionnels, c'est une nette défaite, même si les Républicains et le Front National, en recul, ont limité les dégâts, à l'inverse du Parti Socialiste, au pouvoir jusqu'en mai dernier, qui a connu un effondrement historique. A noter aussi que l'abstention a atteint un niveau record à plus de 50%, du jamais vu depuis le début de la 5e République en 1958.
En disant « la France est de retour », le Premier ministre Edouard Philippe s'est engagé à avancer rapidement avec des réformes audacieuses allant de la protection des travailleurs français à la politique de sécurité. M. Philippe a déclaré que les électeurs ont envoyé un « message sans ambiguïté » lors des élections du premier tour, celui qu'ils veulent un parlement avec un « nouveau visage ». Le Premier ministre a également remercié les services de sécurité pour avoir assuré la protection les bureaux de vote et permis un scrutin sûr après une série d'attaques extrémistes mortelles. Sollicité par l'AFP, le Palais de l'Elysée a quant à lui dit qu'il ne « ferait pas de commentaires sur la soirée électorale ». « Rien n'est joué, il faut rester mobilisé », a de son côté tempéré le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
La patronne du parti d'extrême-droite du Front National, Marine Le Pen, s'est pour sa part lamentée d'une participation « catastrophiquement » faible au premier tour des élections législatives. Finaliste de la dernière élection présidentielle, Marine Le Pen a exhorté les électeurs « patriotes » à se manifester en masse au deuxième tour le 18 juin et à renforcer la petite présence de son parti à l'Assemblée nationale. Elle espère être une forte force d'opposition, mais son parti ne devrait remporter que beaucoup moins de sièges qu'espéré. Elle a également blâmé le système électoral, qu'elle dit défavorable à des partis plus petits comme le sien.
Le chef du parti conservateur Les Républicains, François Baroin, a également exhorté les électeurs à se manifester en plus grand nombre la semaine prochaine pour faire en sorte que le parti d'Emmanuel Macron se trouve face à une forte opposition. Le Premier secrétaire du Parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a pour sa part déploré un « recul sans précédent de la gauche dans son ensemble et du PS en particulier ». Il a également regretté la majorité absolue promise à La République en marche, qui recueille 32,2% des voix. « Il n'est ni sain ni souhaitable qu'un président bénéficie du monopole de la représentation nationale », a-t-il réagi en appelant les électeurs à se mobiliser au second tour pour « laisser une chance au débat ».
A gauche encore, La France insoumise (11%) confirme (de peu) son leadership sur le Parti socialiste, mais réalise un score bien plus faible que celui enregistré par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle (19,58%), à l'instar de Marine Le Pen. Le parti du Président Macron est donc en passe d'obtenir une des plus larges majorités de la 5e République, sans toutefois effacer le record de l'UDF-RPR en 1993 (484 sièges). En revanche, il peut espérer battre le record de sièges pour un seul parti, détenu par l'UMP en 2002 (365 sièges).