Dernière mise à jour à 09h27 le 06/06

Page d'accueil>>Sci-Edu

Des scientifiques de l'Université de Berkeley mettent au point une pilule contraceptive à base de plantes

le Quotidien du Peuple en ligne | 06.06.2017 09h27

Deux végétaux utilisés comme contraceptifs dans la médecine populaire pourraient offrir de l'espoir à des millions de femmes qui luttent contre les effets secondaires de la pilule. Selon une récente étude en effet, les substances chimiques trouvées dans l'aloe vera et une plante médicinale chinoise, la « vigne du Tonnerre Divin » bloquent une étape clé de la fécondation. Les extraits de ces plantes pourraient servir de base à un nouveau type de « préservatif moléculaire » non hormonal qui pourrait être pris avant ou après une relation sexuelle pour prévenir la conception. Dans la tradition de la médecine populaire, l'aloe vera et la vigne chinoise ont la réputation de prévenir les grossesses non désirées, en plus d'avoir d'autres effets bénéfiques.

Les scientifiques ont identifié deux molécules : le lupéol de l'aloe vera et la pristimérine de la vigne du Tonnerre Divin -que l'on retrouve aussi dans l'olive ou la mangue- qui, dans les tests en laboratoire, ont empêché le sperme de traverser le « mur » protecteur de cellules entourant l'ovule. Les spermatozoïdes affectés n'ont pas été en mesure de générer le « coup de pied » final de leur queue, la flagelle, qui normalement leur permet de forcer leur passage à travers la barrière. La fécondation ne peut se produire que si le sperme dépasse cet obstacle. Selon les chercheurs, ces substances chimiques pourraient servir de contraceptif d'urgence avant ou après un rapport sexuel, ou même de méthode permanente de contraception sous la forme d'un patch cutané ou d'un anneau vaginal.

Selon le Dr Polina Lishko, éminente scientifique américaine de l'Université de Californie à Berkeley, « Parce que ces deux composés végétaux bloquent la fertilisation à des concentrations très, très faibles, environ 10 fois inférieures aux niveaux de lévonorgestrel (un contraceptif d'urgence), ils pourraient constituer une nouvelle génération de contraceptifs d'urgence que nous avons surnommés "préservatifs moléculaires" ». « Si l'on peut utiliser un composé dérivé de la plante, non toxique et non hormonal en moindre concentration pour empêcher la fertilisation, cela pourrait potentiellement être une meilleure option ».

Dans la médecine traditionnelle chinoise, les feuilles de la vigne du Tonnerre Divin sont utilisées à la fois comme médicament anti-fertilité et comme remède contre la polyarthrite rhumatoïde. L'autre substance chimique est le lupéol, que l'on trouve dans un certain nombre de plantes, comme l'aloe vera, la mangue et la racine de pissenlit. Le gel d'aloe vera, mélangé à du jus de citron, a traditionnellement été utilisé comme spermicide. Cependant, selon le Dr Lishko, les femmes ne doivent pas s'inquiéter que l'aloe vera puisse causer de l'infertilité, parce que les composés actifs présents dans les produits actuels n'y sont présents qu'en très petites quantités.

Les scientifiques ont découvert que la pristimérine et le lupéol ont arrêté la progestérone, qui ouvre le canal vital du calcium. Par ailleurs, selon le co-auteur de l'étude, le Dr Nadja Mannowetz, également de l'Université de Californie à Berkeley « Ce n'est pas toxique pour les spermatozoïdes, ils peuvent encore se déplacer. Mais ils ne peuvent pas développer ce puissant coup de queue parce que toute cette voie d'activation est fermée ». La recherche a été publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
Partez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :