Dernière mise à jour à 11h09 le 28/11
Juan Orlando Hernandez, le président hondurien sortant proche des États-Unis a déclaré le 26 novembre sa victoire aux élections présidentielles de la nation centraméricaine, dans un contexte de confusion et de tension croissantes, et alors même que, plus de huit heures après la fin du scrutin, il n'y avait toujours pas de résultats officiels. M. Hernandez, candidat du centre-droit, s'était proclamé vainqueur peu de temps après un sondage de sortie des urnes du réseau Televicentro lui ait donné 43,93% des voix, contre 34,70% à Salvador Nasralla, qui dirige une large coalition gauche-droite appelée Alliance Opposition contre la dictature.
Les heures ont ensuite passé, sans résultats officiels, avant que ceux-ci ne tombent, donnant finalement l'avantage à M. Nasralla, un exubérant animateur de télévision, qui s'était déclaré également victorieux dès les premières heures du 27 novembre, avec 4,8% d'avance sur M. Hernandez. « Je suis le nouveau président du Honduras », avait déclaré à minuit M. Nasralla, 64 ans, à ses partisans enthousiastes, décrivant sa marge comme irréversible et les appelant à descendre dans la rue pour le soutenir. Du côté de l'opposition, il y avait l'ancien président Manuel Zelaya, qui avait été renversé par un coup d’État soutenu par M. Hernandez il y a huit ans, après sa réélection. En tant que coordinateur et, selon beaucoup, le véritable homme fort de l'Alliance, M. Zelaya pourrait être un bénéficiaire majeur en cas de victoire de M. Nasralla.
Les chiffres officiels, 45,17% des voix contre 40,21% à M. Hernandez, ont finalement donné raison, même s'ils restent encore partiels, à Salvador Nasralla, dont la victoire définitive serait un bouleversement majeur dans ce pays pauvre d'Amérique centrale. Ce serait aussi un coup dur pour les États-Unis, qui considèrent M. Hernandez comme un allié fiable dans la lutte contre le trafic de drogue, les gangs et l'immigration. Les États-Unis ont des liens militaires de longue date avec le Honduras et peu d'alliés idéologiques parmi la génération actuelle de présidents d'Amérique centrale.
Sur Twitter, les Honduriens ont un temps exprimé leur colère et s'étaient inquiétés, craignant que le silence des autorités électorales soit un signe que quelque chose de fâcheux se passait. « Ils nous cachent totalement les résultats », avait ainsi déclaré une internaute dans un message sur la plate-forme de médias sociaux. M. Nasralla et sa coalition accusent quant à eux leur rival d'essayer de devenir un dictateur. « Nous avons vaincu la fraude, il n'y a aucun doute, et il n'y a pas de retour en arrière, la victoire est garantie », a déclaré Salvador Nasralla. Personnalité politique non traditionnelle qui a profité de son expérience dans le divertissement pour s'attirer le soutien de ceux qui sont désenchantés par la politique hondurienne habituelle, il promet de mettre fin à des années de violence, de pauvreté et de corruption. Mais certains doutent encore, disant que Juan Orlando Hernandez « a toute la police et ... a tout ligoté ».