L'armée turque va lancer une offensive dans le nord de la Syrie

L'armée turque se prépare à lancer une offensive dans la région d'Afreen, une zone contrôlée par les Kurdes dans le nord de la Syrie, a rapporté dimanche la chaîne panarabe al-Mayadeen TV.

L'armée turque a mis en place plusieurs hôpitaux de bataille dans la zone frontalière turque de Kumlu, près de la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, dans le cadre des préparatifs de son offensive contre Afreen, dans la campagne de la province septentrionale d'Alep, a indiqué la chaîne.

Selon des sources, quelque 15.000 soldats turcs se seraient rassemblés dans la zone de Kilis en Turquie pour participer à l'offensive.

La Turquie n'a jamais caché sa position vis-à-vis de l'influence croissante des Kurdes dans le nord de la Syrie. Afreen est une région stratégique contrôlée par les Kurdes, et sa conquête porterait un coup d'arrêt aux Kurdes syriens et à leur projet de créer une zone autonome le long de la frontière syro-turque.

Le gouvernement syrien a condamné à plusieurs reprises aussi bien la Turquie que les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes.

A plusieurs occasions, le ministère syrien des Affaires étrangères a vivement critiqué le rôle de la Turquie en Syrie, tout en condamnant également les FDS, les accusant de vouloir échapper à la tutelle du gouvernement syrien.

A la fin du mois dernier, le ministère syrien des Affaires étrangères a accusé le président turc Recep Tayyip Erdogan d'être responsable d'un bain de sang en Syrie, déclarant dans un communiqué que "l'agression d'Erdogan et l'entrée de ses forces en Syrie était une manière de soutenir les terroristes".

Le 20 décembre, le vice-ministre des Affaires étrangères Faisal Mekdad a également décrit les FDS comme "le nouvel Etat islamique", affirmant que les territoires contrôlés par ces forces faisaient partie de la Syrie.

Ces critiques s'expliquent par le fait que le gouvernement considère les forces kurdes comme des forces indépendantistes, en dépit des affirmations répétées des Kurdes, qui ont déclaré ne pas chercher l'indépendance.