Dernière mise à jour à 08h58 le 08/01
La République populaire démocratique de Corée (RPDC) est en train de se préparer discrètement aux pourparlers très attendus qu'elle doit avoir mardi prochain avec la Corée du Sud dans le village frontalier de Panmunjom et qui pourraient représenter une percée dans les relations intercoréennes.
Si Pyongyang est restée très discrète sur sa décision d'envoyer une délégation de cinq officiels à cette rencontre, on s'attend à ce que celle-ci se déroulera comme prévu, à moins d'un incident de dernière minute.
La Corée du Sud a déclaré avoir adressé à la RPDC la composition de sa délégation, qui sera menée par le ministre de l'Unification, Cho Myong-gyon, selon l'agence Yonhap. En retour, la RPDC a indiqué que sa délégation sera dirigée par Ri Son Gwon, président de la Commission pour la réunification pacifique de la Patrie.
La rencontre se déroulera dans la partie sud-coréenne de la Maison de la paix, érigée dans la zone de sécurité commune, a-t-on indiqué à Seoul.
Cette rencontre de haut niveau a été approuvée par les deux parties après que le dirigeant suprême de la RPDC, Kim Jong Un, a indiqué dans son message du Nouvel An que son pays était prêt à envoyer une délégation aux Jeux olympiques d'hiver qui se tiendront le mois prochain à Pyeongchang (nord-est de la Corée du Sud).
M. Kim a aussi ordonné la semaine dernière le rétablissement du "téléphone rouge", la ligne téléphonique d'urgence reliant les deux pays.
La RPDC a accepté vendredi la proposition de la Corée du Sud d'organiser cette réunion au niveau ministériel, selon des sources à Séoul. Par contre, Pyongyang n'a pas officiellement annoncé la décision.
Le "téléphone rouge" direct entre la RPDC et la Corée du Sud a été rouvert mercredi après sa fermeture il y a deux ans suite après la fermeture unilatérale de la zone industrielle de Kaesong en RPDC par la Corée du Sud en février 2016, un mois après un essai nucléaire de la RPDC.
Cette amélioration des relations intercoréennes a été saluée par la Chine, mais a suscité des soupçons aux Etats-Unis.
Le président américain Donald Trump a cependant déclaré samedi qu'il pourrait ouvrir un dialogue dans le futur avec la RPDC "au moment opportun" et selon certaines conditions préalables.
Pyongyang n'a pas encore répondu aux propos de M.Trump et ses médias officiels ont continué pendant ce week-end à s'en prendre aux Etats-Unis pour leurs menaces militaires visant la RPDC.
Les relations entre Pyongyang et Séoul ont été tendues tout au long de 2017 en raison des essais nucléaires et de missiles menés par la RPDC et des exercices militaires conjoints constants menés par les Etats-Unis et la Corée du Sud.
Dans la foulée de la réouverture du canal de communication entre les deux pays, Washington et Séoul ont convenu jeudi de ne procéder à aucun exercice militaire conjoint pendant les Jeux de Pyeongchang jusqu'en mars prochain.