Dernière mise à jour à 09h11 le 17/04
Selon un sondage publié le 12 avril, nombre d'Américains manquent de connaissances de base sur l'Holocauste, une statistique dont beaucoup estiment qu'elle pourrait avoir de graves conséquences.
L'enquête a ainsi révélé que près de la moitié des Américains -41% exactement- ne pouvaient pas identifier Auschwitz, un camp de concentration où environ 1,1 million de Juifs et de membres de minorités ont été tués par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les membres de ce qu'on appelle la « génération Y », ce chiffre est passé au taux effrayant de 66%.
Le sondage a également révélé qu'une partie importante des Américains ne comprennent pas non plus l'ampleur de l'Holocauste. Selon les résultats, 31% des adultes -et 41% des jeunes de la génération du millénaire- pensent que deux millions ou moins de Juifs ont perdu la vie pendant l'Holocauste. On estime généralement que six millions de Juifs sont morts dans l'Holocauste. La plupart des répondants au sondage (58%) étaient d'avis que « quelque chose comme l'Holocauste pourrait se reproduire » et ils ont convenu, c'est le point positif du sondage, que les étudiants devraient en apprendre davantage sur ce sujet. Ainsi, 93% des répondants ont déclaré que les élèves devraient apprendre à connaître l'Holocauste à l'école, et 80% ont dit qu'il est important de continuer à enseigner l'Holocauste afin que cela ne se reproduise plus.
L'enquête avait été commandée par la Conférence sur les réclamations matérielles juives contre l'Allemagne et menée par Shoen Consulting. Les résultats ont été publiés la semaine dernière lors de la Journée du souvenir de l'Holocauste. « Il reste des lacunes troublantes au sujet de la conscience de l'Holocauste alors que les survivants sont encore avec nous, alors imaginez quand il n'y aura plus de survivants ici pour raconter leur histoire », a déclaré Greg Schneider, vice-président exécutif de la Conférence. Alors qu’il ne resterait que 400 000 survivants de la Shoah, ces résultats inquiètent celles et ceux qui œuvrent au devoir de mémoire. « Le problème n’est pas que les gens nient la réalité de l’Holocauste, le problème est qu’il est en train de s’effacer des mémoires », dit-il.
« Ces évènements sont de plus en plus lointains. […] Ils occupent une place de moins en moins importante dans les sujets dont les gens parlent et débattent, auxquels ils réfléchissent ou sur lesquels ils apprennent des choses », estime pour sa part Matthew Bronfman, membre de la direction de la Conférence. « Si on attend encore une génération avant de prendre les mesures pour remédier à la situation, je pense qu’on se retrouvera dans une situation très difficile ». « Nous devons nous engager à faire en sorte que les horreurs de l'Holocauste et la mémoire de ceux qui ont tant souffert soient rappelées, racontées et enseignées par les générations futures », a conclu M. Schneider.