Le sommet entre la RPDC et les Etats-Unis est un pas en avant vers la dénucléarisation et la Chine a joué un rôle important dans ce processus

Les dirigeants de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et des Etats-Unis viennent d'arriver à Singapour en prévision de leur sommet du 12 juin. Cette rencontre représente une avancée positive vers la dénucléarisation de la péninsule coréenne, un processus dans lequel la Chine a également joué un rôle positif, a déclaré lundi un universitaire basé à Singapour.

Zheng Yongnian, directeur de l'Institut des études est-asiatiques de l'Université nationale de Singapour, s'est déclaré optimiste quant aux résultats potentiels de la rencontre entre Kim Jong Un, président du Parti des travailleurs de Corée (PTC) et de la Commission des affaires de l'Etat de RPDC, et le président américain Donald Trump.

"Le seul fait qu'une rencontre ait lieu entre Kim et Trump est déjà un signe très positif. Je suis plutôt optimiste, tant que Trump ne quitte pas la rencontre dans les trois premières minutes", a-t-il affirmé dans une interview accordée à Xinhua.

L'universitaire a cependant précisé qu'il ne fallait pas s'attendre à voir tous les problèmes résolus au terme d'une seule rencontre, notamment au vu de la complexité historique des questions concernées.

Ce sommet très attendu, qui a dans une certaine mesure rendu vie aux espoirs d'assister à une dénucléarisation de la péninsule coréenne, n'a pas été facile à organiser. Dans un geste très médiatisé, le président américain avait même initialement annulé la rencontre par le biais d'une lettre adressée à M. Kim.

Selon M. Zheng, malgré les différences de vues considérables qui existent entre Pyongyang et Washington au sujet de la définition de la "dénucléarisation", les deux parties ont des objectifs qui vont fondamentalement dans le même sens.

"C'est pourquoi ils ont finalement décidé de se rencontrer au cours de ce sommet. Cela montre qu'il existe un vrai potentiel pour les négociations", a-t-il affirmé.

M. Zheng a estimé que si tout se passait bien, la RPDC, les Etats-Unis et les autres parties concernées pourraient mettre conjointement au point un "modèle est-asiatique" de dénucléarisation réussie, ce qui serait profitable non seulement aux pays concernés dans la région, mais aussi au monde entier.

La Chine a elle aussi beaucoup contribué à ce que ce sommet puisse avoir lieu, a déclaré M. Zheng.

"L'influence de la Chine a été déterminante. Il n'a pas été facile pour la RPDC et les Etats-Unis d'accepter de se rencontrer. Les parties impliquées, dont la Chine, ont dû faire beaucoup d'efforts dans ce sens", a-t-il expliqué.

La Chine a par exemple proposé une "approche double" pour résoudre la question nucléaire, une approche qui prend en considération aussi bien les intérêts de la RPDC que ceux des Etats-Unis, et offre une voie viable pour atteindre un but commun, a fait remarquer M. Zheng.

Alors que le sommet approche à grands pas, l'universitaire a appelé les parties concernées à prendre des décision rationnelles. "Ne laissons pas les émotions prendre le pas sur la rationalité", a-t-il averti, car cela pourrait conduire à un échec des négociations. Les deux parties doivent en conséquence prendre pleinement en compte leurs besoins respectifs, a-t-il souligné.

La RPDC a par exemple déclaré qu'elle voulait se concentrer sur son développement économique, "et cela signifie qu'elle doit d'abord résoudre ce problème", a-t-il ajouté.

Ce sommet n'est cependant qu'un début, et non une fin en soi. Pyongyang et Washington ont encore beaucoup de travail devant eux, a affirmé M. Zheng.

C'est justement à ce niveau que la Chine peut être appelée à jouer un rôle encore plus important. Si la RPDC décide de se concentrer sur son développement économique, l'expérience acquise par la Chine au cours de sa politique de réforme et d'ouverture pendant les 40 dernières années pourrait en effet s'avérer très utile, a-t-il conclu.