Dernière mise à jour à 14h06 le 11/06
A mesure que la Chine va renforcer son engagement envers le continent, l'ambitieux projet de construction du Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (CDC) d'une valeur de 8 milliards de dollars et des corporations bilatérales dans le secteur de la santé vont être mis en œuvre.
Suite à une épidémie d'Ebola, la Chine s'est engagée à mettre en place le CDC africain dans le cadre de son don de 2 milliards de dollars, soutenu par la signature d'un protocole d'accord avec l'Afrique.
En plus d'envoyer des spécialistes de la santé au Centre, le gouvernement chinois, par le biais de cette corporation de santé publique, a également formé des spécialistes médicaux africains en Chine.
La Commission nationale chinoise de la santé a révélé la semaine dernière qu'elle concevrait plusieurs bâtiments comprenant un laboratoire et un centre de formation pour le siège d'Addis-Abeba, en Éthiopie, à la suite des promesses faites pour tout un ensemble de projets.
Selon Feng Yong, le directeur général adjoint du Département des sociétés internationales, a déclaré que le centre est l'un des principaux projets de la Chine pour soutenir le continent africain dans le renforcement des structures de santé publique.
« Dans le cadre de notre soutien aux CDC africains, nous allons non seulement soutenir le renforcement des infrastructures, mais nous aimerions également avoir quelques programmes de santé publique avec ces centres. Le premier concerne la prévention et le contrôle d'urgence des maladies infectieuses. Le deuxième concerne le paludisme et le troisième concerne la schistosomiase, car nous croyons que dans ces trois domaines, nous avons notre technologie, nos produits et nos leçons. Nous aimerions partager nos leçons avec les pays africains. C'est dans les zones de santé publique », a déclaré M. Feng.
Depuis qu'elle a envoyé sa première équipe médicale en Algérie en 1963, la Chine a aidé un total de 200 millions de patients dans le monde. Chaque année, 1 000 de ses experts médicaux travaillent en Afrique, et ils assistent actuellement 44 pays africains.
Avec un tel engagement, la Chine va passer un cran plus haut en aidant les services cliniques en mettant l'accent sur la Corporation Hospitalière.
Dans le cadre de cette initiative aura lieu le lancement du Projet d'hôpital Afrique-Chine, où les pays qui ont démontré de solides performances lors du programme précédent recevront des équipes médicales chinoises pour améliorer le soutien aux populations locales.
Sur la base de ce projet, la Chine apportera tout son soutien, notamment en termes d'équipes médicales, de formation sanitaire et de don d'équipement pour les programmes de santé maternelle et infantile.
En outre, une corporation hospitalière sœur, dont 15 pays ont déjà bénéficié, comptera 5 autres pays sur la liste d'ici la fin de l'année.
Grâce à ce projet, les hôpitaux qui ne sont pas en bon état feront l'objet d'une refonte et seront assistés par des services techniques, les médecins et les infirmières étant par ailleurs invités en Chine pour suivre une formation.
Le Zimbabwe est l'un des 15 pays bénéficiaires de la Corporation des hôpitaux sœurs, spécifiquement dans le domaine de l'urologie. En outre, il fait également partie des 7 pays bénéficiant d'une assistance dans le cadre des projets de santé maternelle et infantile.
« Ce programme se focalisera sur la Corporation des spécialités. Par exemple, au Kenya, nous avons l'Hôpital de l'amitié Chine-Kenya et nous allons concentrer notre soutien sur la neurologie. Et nous aimerions augmenter considérablement le niveau technique des soins neurologiques à l'hôpital dans les trois ans. Ainsi, le projet-sœur s'intéressera plus particulièrement aux domaines spécialisés comme la neurologie, la gynécologie et les opérations obstétricales », a ajouté M. Feng.
Aujourd'hui, Beijing se prépare déjà pour le Forum sur la Société Chine-Afrique, prévu en septembre. Et la Commission nationale de la santé, dans sa tentative de présenter des propositions de fond sur la corporation avec l'Afrique, tiendra sa propre réunion de haut niveau un mois plus tôt.
M. Feng a par ailleurs annoncé qu'ils inviteraient des experts et des hauts fonctionnaires impliqués dans les domaines de la prévention et du contrôle des maladies en Afrique ainsi que des organisations internationales.
Dans le cadre de la Nouvelle ère de la Corporation et du développement commun Chine-Afrique présentée par le Président Xi Jinping, la deuxième plus grande économie du monde a réitéré qu'elle aidera l'Afrique à renforcer son système de prévention et de contrôle de la santé publique.
Le programme de santé publique Chine-Afrique est l'une des dix initiatives que doit mettre en œuvre la Chine pour établir un partenariat stratégique et coopératif global.
Depuis 2015, la Chine a également fait don de médicaments contre le paludisme et rénové 27 hôpitaux dans les pays africains.
Elle a aussi joué un rôle crucial en soutenant les interventions d'urgence sanitaire, par exemple en 2014, quand elle a apporté son aide à la prévention et au contrôle du virus Ebola dans des pays d'Afrique de l'Ouest comme le Kenya, le Liberia et la Sierra Leone.
Par ailleurs, en 2016, le gouvernement chinois a contribué à contrôler la fièvre jaune en Angola.
En outre, la semaine dernière, la Chine a envoyé des experts en santé publique pour aider la République démocratique du Congo avec des vaccins et des services de tests en laboratoire, à l'heure où ce pays du sud de l'Afrique connaît une résurgence de l'épidémie d'Ebola.
L'année dernière, la Chine a également assuré la formation de plus de 1 000 agents de santé dans les pays africains. Ces agents de santé ont suivi une formation de courte durée portant sur la politique de santé, la prévention et le traitement des maladies infectieuses, entre autres programmes.
Alors que le sommet de la Focac approche, les attentes sont élevées pour passer en revue le travail qui a été fait depuis la dernière réunion tenue en Afrique du Sud en 2015, tout en dressant la carte d'un futur progressiste.
Par Fatima Bulla, journaliste au Sunday Mail (Zimbabwe)