Dernière mise à jour à 16h12 le 04/06
La récolte s'est multipliée plus de trois fois
Dans le cadre de la fructueuse coopération sino-africaine, la République populaire de Chine partage ses compétences et expériences dans les pays de l'Afrique. Plusieurs experts en différents domaines y sont envoyés pour aider à sortir son peuple de la pauvreté. Au Burundi, l'impact de ces experts est remarquable dans le domaine de la culture du riz. La récolte est incroyable dans une des communes de la province Bubanza où on a expérimenté un procédé de la culture du riz qui permettait d'augmenter la production à peu près quatre fois.
Onze à treize tonnes huit cent kilogrammes (11-13,8) contre trois tonnes sept cent cinquante kilogrammes (3,75) sur une même superficie. Telle est la différence existante entre la production du riz des années passées et celle d'aujourd'hui dans la plaine de l'Imbo. Le premier record par unité au niveau africain. Mais, comment une récolte peut se multiplier presque quatre fois sur une même surface ? Y a-t-il des changements de mode de culture ? Où bien il y a eu des changements climatiques ? Différence incroyable mais vraie. La réponse de toutes ces interrogations se résume en une seule phrase. Le fruit de la coopération africaine en générale, et celle bilatérale sino-burundaise en particulier.
Tout le monde veut savoir les auteurs de l'expertise
Il y a presque deux ans, une délégation conduite par le Secrétaire permanent du ministère burundais ayant l'agriculture dans ses attributions de l'époque, Séverin Bagorikunda s'est rendue en commune Gihanga. Cette délégation accompagnait un groupe d'experts chinois venus pour expérimenter quatre variétés de riz dans la plaine de l'Imbo. Une variété super riz et trois variétés hybrides. Après une petite évaluation, les techniciens chercheurs chinois ont montré un procédé sur la culture du riz qui permettait d'augmenter la production du riz par plus de trois fois.
Avec cette aide d'expertise, la récolte du riz dans la plaine de l'Imbo précisément en commune de Gihanga de la province de Bubanza où cette expérience chinoise a été effectuée, à une dizaine de kilomètres de la capitale de Bujumbura, a été multipliée de plus de trois fois. Ces informations sont fournies par l'ambassade de la République Populaire de Chine au Burundi. En effet, selon les statistiques données par ladite ambassade au Burundi, sur une surface d'un hectare, la production varie actuellement de 11 à 13,8 tonnes alors qu'auparavant la production ne dépassait pas 3,75 tonnes sur la même superficie. « Sans doute, cette augmentation de la production du riz a des effets positifs considérables pour la sécurité alimentaire et le développement dans les autres domaines du pays », indique-t-elle. L'ambassade précise également que cette production a brisé le record par unité en Afrique.
Produire pour des millions de consommateurs
Ce projet conjointement lancé par des experts agricoles chinois ainsi que le Ministère burundais ayant l'agriculture dans ses attributions à travers la Société Régionale du Développement de l'Imbo (SRDI) est devenu la cible des citoyens, toutes catégories confondues. Tout le monde veut savoir l'origine de cette variété de riz qui offre une vue splendide compte tenu de la verdure du champ et surtout de l'abondance de grains à une simple vue. La conviction de la plupart des gens est qu'il y a des signes d'augmentation de la production. Les riziculteurs de cette localité qui cultivent en leur nom propre, en association ou en coopérative veulent s'approvisionner à tout prix les semences du riz hybride et apprendre comment le cultiver. Tout le monde s'étonne de la récolte donnée par cette semence. Actuellement, grâce à cette expertise, la population de Gihanga prend l'agriculture du riz comme de l'or compte tenu de ses bienfaits dans des milliers de ménages.
Champ de riz hybride presque en maturité en commune Gihanga cultivé suivant le procédé de l'expertise chinoise
« Ça fait plus de 15 ans que je pratique l'agriculture mais j'ai été étonné quand j'ai vu cette variété car il est visible qu'elle est différente de celle que nous avions l'habitude de cultiver », affirme Habonimana Balthazar, combinant l'enseignement et l'agriculteur du riz. Quant à Sinzumusi Edouard, président d'un regroupement de six coopératives connues sous le nom de « Umuco w‘Abarimyi (Lumière des cultivateurs) regroupant 4 000 membres vivant au quotidien de la culture du riz, il fait savoir que 108 membres de ce groupement ont déjà bénéficié de la formation en rapport avec cette intervention chinoise. « Les membres de nos coopératives apprécient cette variété. Dans un proche avenir, nous allons produire pour des millions de consommateurs », ajoute-t-il.
Quatre ingénieurs agronomes déjà rendus en Chine
Le Directeur Général de la SRDI, Ingénieur Agronome Térence Nobus Butoyi précise que la coopération entre le Burundi et la Chine a de l'impact positif en matière de l'augmentation de la production du riz. Il indique qu'avant même de démarrer le projet d'expérimentation du riz hybride, quatre ingénieurs agronomes de la SRDI se rendaient en Chine pour se perfectionner en matière de la production du riz en général.
Ces initiatives d'aide adoptées par le gouvernement chinois pourraient inspirer les pays africains en général et le Burundi en particulier dans la lutte contre la pauvreté afin d'améliorer les conditions de vie des populations rurales qui vivent dans la pauvreté. Rappelons que lors du 6ème Forum de réflexion Chine-Afrique sur la lutte contre la pauvreté à Addis-Abeba en 2017, le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, a indiqué que la Chine, forte en expérience, est prête à continuer à partager son expertise en matière de développement et de lutte contre la pauvreté avec l'Afrique.
(Vincent Mbonihankuye du Renouveau du Burundi, en collaboration avec le Quotidien du Peuple en ligne)