Dernière mise à jour à 10h46 le 04/06
Le 3 août 2017, une infirmière inocule le vaccin contre le VPH à une habitante de Zhengzhou, dans la province du Henan située dans le centre de la Chine. |
Le vaccin contre le VPH, qui peut prévenir le cancer du col utérin, était jusqu'à récemment indisponible pour les gens vivant en Chine continentale, ne laissant d'autre choix aux femmes que d'effectuer un coûteux aller-retour pour Hong Kong ou pour plus loin encore. Cependant, au cours des deux dernières années, le Bureau national de contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques (BNCPAP) a autorisé les vaccins bivalents, quadrivalents et nonavalents contre le VPH, permettant ainsi aux femmes d'obtenir un traitement plus près de chez elles.
Dans des pays comme l'Australie, les États-Unis ou l'Écosse, le vaccin contre le VPH est intégré aux programmes nationaux d'immunisation de la population et peut être inoculé gratuitement. Cependant, en Chine continentale, le vaccin contre le VPH est resté inaccessible jusqu'au 18 juillet 2016 quand GSK, l'un des deux géants pharmaceutiques spécialistes du VPH et dont les vaccins ont été approuvés et adoptés à travers le monde, a annoncé que le Cervarix, un vaccin bivalent contre le VPH inoculable aux femmes entre 9 et 25 ans, avait reçu l'aval du BNCPAP. L'annonce a marqué l'arrivée du tout premier vaccin contre le VPH autorisé en Chine continentale.
Avant d'atteindre cette étape importante, les femmes vivant en Chine continentale devaient se rendre à Hong Kong ou plus loin encore pour se faire vacciner, ce qui leur coûte à la fois du temps et de l'argent. Les données statistiques montrent en effet que chaque année, près de 2 millions de femmes de Chine continentale faisaient le trajet jusqu'à Hong Kong pour se vacciner contre le VPH.
Et mai 2017 annonça l'arrivée d'autres bonnes nouvelles. MSD, un autre géant pharmaceutique spécialisé dans cette maladie, annonçait que le Gardasi, un vaccin quadrivalent contre le VPH inoculable aux femmes entre 20 et 45 ans, venait d'être autorisé en Chine continentale. En outre, le 28 avril 2018, le BNCPAP a donné un accord sous conditions à l'usage du Gardasi 9, un vaccin nonavalent inoculable aux femmes entre 16 et 26 ans.
Le cancer du col utérin est le deuxième cancer le plus mortel dans le pays avec près de 10 000 morts par an. Dans 99% des cas, la mort est provoquée par une infection chronique d'une sorte ou de plusieurs sortes de VPH à haut risque. Il s'agit en revanche du seul cancer que la vaccination peut prévenir.
Il existe aujourd'hui trois sortes de vaccins contre le VPH dans le monde : les bivalents, les quadrivalents et les nonavalents. Le nombre de valences définit la variété de virus dont le vaccin peut prévenir l'infection. La recherche montre que les vaccins bivalents et quadrivalents préviennent à 84,5% le cancer du col utérin tandis que les nonavalents le préviennent à 92,1%.
Certains disent que le virus du VPH provoquant le cancer du col utérin se transmet principalement lors de rapports sexuels, et ce avec un fort taux d'infection. Il est donc recommandé aux jeunes filles de se faire vacciner avant leurs premiers rapports sexuels.
Le 29 mai 2018, GSK a annoncé que le Cervarix, qui était auparavant seulement inoculable aux femmes entre 9 et 25 ans, pourrait être utilisé chez les femmes âgées de 9 à 45 ans, une bonne nouvelle aux femmes plus âgées qui souhaiteraient se faire vacciner afin d'éviter un cancer du col utérin.
Le 31 mai 2018, le premier vaccin Gardasi 9 a été inoculé dans la province du Hainan. Il est actuellement difficile de se procurer le Gardasi 9 à travers le monde. Le vaccin est déjà en rupture de stock dans un certain nombre de pays et régions développées, dont Hong Kong. En Chine, MSD, le laboratoire qui produit le Gardasi 9, a déjà commencé à mettre en vente ses produits sur le marché chinois, et certains disent que le vaccin pourrait arriver à Beijing avant la fin de l'année.