Dernière mise à jour à 09h37 le 09/05
Une image du dessin animé britannique pour enfants Peppa Pig |
Selon les médias National Business Daily et China National Radio, les représentants de l'application de partage de vidéos Douyin ont soutenu qu'il n'y avait eu aucune censure de Peppa Pig.
Un document prétendument issu des règles de la communauté Douyin circulant sur internet listait le dessin animé britannique pour les enfants Peppa Pig parmi les « éléments censurés » au même titre que certaines « chansons censurées », de vidéos à caractères « pornographique et vulgaire », « illicites ou affichant des comportements enfreignant la loi » ou encore affichant des « comportements dérangeants ».
Un utilisateur de Douyin a posté un message à partir de l'application mobile dans lequel il affirmait qu'une vidéo publiée le 21 avril comportant des extraits de Peppa Pig avait été interdite à la lecture, car elle aurait « violé les règles de la communauté et n'aurait pas passé la censure ».
Le 2 mai, un article paru dans le National Business Daily rapportait qu'un employé de Douyin démentait toute censure de Peppa Pig et avait dénoncé le soi-disant document issu des règles de la communauté Douyin comme un faux.
Selon cet employé, « Douyin a élaboré les règles de la communauté conformément aux lois et règles en vigueur dans ce domaine, afin que chacun suive et respecte ces règles vertueuses. Cependant, ces règles particulières ne sauraient être rendues publiques. »
Un article paru le 5 mai chez China National Radio rapportait également que l'application n'avait pas censuré Peppa Pig.
Les malheureuses circonstances dont souffre le dessin animé britannique sont en vérité liées à son association au terme chinois « shehuiren », littéralement « les gens de la société », un mot en vogue sur les réseaux sociaux chinois qui désigne les voyous et les hooligans. Cette association de termes a été renforcée par l'apparition d'un mème viral sur lequel on pouvait lire « si t'as un tatouage du cochon Peppa, frappe des deux mains pour les gens d'en bas ».
Cette expression a d'abord été utilisée de façon péjorative pour se moquer des personnes intellectuellement limitées qui utilisent les applications de partage de vidéos comme Kuaishou et Douyin pour exhiber leurs tatouages et leurs pas de danse en signe de rébellion et pour jouer les durs.
Par la suite, des célébrités se sont emparées de l'image de Peppa Pig en l'affichant sur leurs accessoires de mode, provoquant un engouement pour les vêtements et les tatouages temporaires arborant le fameux cochon et popularisant le terme de « gens de la société » que certains s'appliquaient alors à eux-mêmes avec ironie.
Bien que le nombre de vidéos comportant des images de Peppa Pig ait drastiquement baissé, les résultats de recherche sur Douyin réalisé le 7 mai montrent que ce serait plutôt le terme « gens de la société » plutôt que Peppa Pig qui ait été visé par la censure. L'application a fourni 2 169 résultats avec le mot-clef « Xiaozhu Peiqi » (la traduction chinoise de Peppa Pig) et zéro résultat avec le mot-clef « Shehuiren » (gens de la société).
« Peppa Pig en tant que dessin animé ne comporte aucun problème au niveau de ses contenus », explique He Tianping, rédacteur en chef du Review magazine qui dépend de l'Administration d'État de la radio et de la télévision. « Les valeurs, notamment familiales, et les émotions que véhicule le dessin animé sont toutes positives. »
Cet incident concerne en vérité les vidéos dérivées de Peppa Pig qui font écho au document administratif publié en mars sur la régulation des programmes en ligne. Ce document stipule qu'il est interdit de modifier, de doubler ou de sous-titrer une seconde fois les programmes classiques, radiophoniques et télévisuels et les programmes vidéo en ligne sans en avoir obtenu l'autorisation préalable.