Dernière mise à jour à 09h45 le 04/06
Quelques jours avant la rencontre de Kim Jong-un avec le Président américain Donald Trump à Singapour, d'abord annulée puis reconfirmée, le dirigeant nord-coréen a dévoilé son intention de rencontrer un autre dirigeant, le Président syrien Bachar el-Assad.
Selon un communiqué publié le 3 juin par KCNA, l'agence de presse officielle de la RPDC, M. el-Assad rendra visite à Kim Jong-un en Corée du Nord. Aucune date précise n'a été donnée pour la réunion, et les médias d'Etat syriens n'ont eux-mêmes jusqu'à présent pas fait état de la visite prévue. Si la rencontre a lieu à Pyongyang, ce serait la première fois qu'un leader étranger rendrait visite au dirigeant nord-coréen dans la capitale du pays.
Cette annonce intervient à une période très active de diplomatie internationale pour Kim Jong-un, qui a rencontré ces derniers mois le Président sud-coréen Moon Jae-in dans la zone démilitarisée qui divise les deux pays, s'est rendu en train en Chine pour une rencontre avec le Président Xi Jinping, et la semaine dernière a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Pyongyang. Après avoir d'abord annulé le sommet, Donald Trump a dit qu'il rencontrerait le leader de la RPDC le 12 juin et a accueilli le 1er juin un ancien chef des services secrets nord-coréens, le plus haut fonctionnaire de ce pays à avoir visité les Etats-Unis en 18 ans.
Selon KCNA, en prévision de la rencontre avec Kim Jong-un, Bachar el-Assad a reçu les lettres de créance de l'ambassadeur de la RPDC la semaine dernière. Le communiqué a également cité les propos du Président syrien, selon lequel « Le monde se félicite des événements remarquables survenus récemment dans la péninsule coréenne, provoqués par le calibre politique exceptionnel et la direction avisée de Son Excellence Kim Jong-un ». « Je suis certain qu'il parviendra à la victoire finale et réalisera sans aucun doute la réunification de la Corée », a-t-il ajouté. Le texte a également fait référence aux liens étroits entre les deux pays, et a encore cité M. el-Assad, selon qui la Syrie « soutiendra pleinement toutes les politiques et mesures » de la direction nord-coréenne.
Les liens entre la Corée du Nord et la Syrie sont restés amicaux depuis des décennies, le père de Bachar el-Assad, Hafez, ayant rencontré le fondateur du régime nord-coréen, Kim Il-sung, dans les années 1970. En 2015, le gouvernement syrien a même nommé un parc à Damas du nom de Kim Il-sung. Lors de l'inauguration du parc, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères avait qualifié le fondateur nord-coréen de « leader et dirigeant historique, célèbre pour sa lutte pour la libération et la construction de son pays ». Les deux gouvernements, qui en tant qu'anciens alliés de l'Union soviétique, ont développé des liens militaires puissants, ont aussi l'habitude de s'envoyer réciproquement des messages de solidarité et de soutien. En avril dernier, à la suite d'une attaque chimique présumée contre des civils syriens, Kim Jong-un avait ainsi adressé un message de félicitations à son homologue syrien pour marquer l'anniversaire de la fondation du parti au pouvoir en Syrie.