Dernière mise à jour à 08h13 le 05/11
"Les électeurs se sont exprimés majoritairement aujourd'hui pour que la Nouvelle-Calédonie reste française", a déclaré ce dimanche le président français Emmanuel Macron lors d'une courte allocution télévisée depuis l'Elysée, à l'issue du vote concernant l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie en faveur du "non".
"Nous avons tenu à la stricte neutralité de l'Etat dans cette consultation", a souligné M. Macron, faisant part de son "immense fierté que nous ayons passé ensemble cette étape historique".
"Ce jour était le rendez-vous que les Calédoniens s'étaient donné à eux-mêmes", a-t-il ajouté. Selon les derniers résultats communiqués par le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, il y a eu 42,71% de suffrages pour l'indépendance, 57,29% contre et un total de 80,70% de participation.
Si la Nouvelle-Calédonie reste un territoire français, son autonomie est déjà très amorcée depuis l'accord de Nouméa en 1998 et devrait le rester puisque le président français a indiqué que sur le plan politique, "il n'y a pas d'autre chemin que celui du dialogue. Le gouvernement va proposer aux forces politiques de Nouvelle-Calédonie de se réunir dans les prochaines semaines et des échanges seront entrepris dès demain par le Premier ministre qui se rendra en Nouvelle-Calédonie avec la ministre des Outre-mer Annick Girardin".
Le président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a déclaré par communiqué : "Nos compatriotes de Nouvelle-Calédonie ont affirmé aujourd'hui avec clarté leur appartenance à la République française. (...) En ce jour si important pour le Caillou, je garde en tête ces mots du général de Gaulle adressés il y a 52 ans aux Calédoniens : 'Vous avez un rôle français à jouer dans cette partie du monde. Vous êtes un morceau de la France, vous êtes la France australe'".
"La réconciliation peut l'emporter. Si on regarde l'histoire des dernières décennies, alors on voit que chaque fois l'affrontement, le conflit, la haine sont plus forts que la passion de la réconciliation. Pour une fois, la réconciliation l'emporte", a pour sa part réagi François Bayrou, président du MoDem sur France Inter.
La France insoumise (LFI) a indiqué que le "résultat du référendum est une profonde déception pour tout ceux qui croient à la nécessité d'une pleine souveraineté des populations de l'archipel. (...) Les parlementaires de la France insoumise adressent aux populations qui se sont exprimées un salut républicain confiant dans l'avenir de la paix et de la souveraineté populaire".
Yannick Jadot, chef de file du parti écologiste (EELV) aux élections européennes, a pour sa part affirmé que "le peuple kanak a été humilié, le processus en Nouvelle-Calédonie est long et exemplaire et je tiens à saluer le travail de Michel Rocard, il faut le mener à son terme". Ce dernier avait été l'artisan des accords de Matignon de 1988, qui ont mis fin à plusieurs années de violences entre non-indépendantistes et indépendantistes kanak.