Dernière mise à jour à 09h04 le 13/12
Au lendemain de l'attaque qui a fait au moins deux morts et treize blessés à Strasbourg (est de la France), plusieurs ministres du gouvernement français ainsi qu'une partie de l'opposition ont demandé mercredi au mouvement des "Gilets jaunes" de faire une "trêve".
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a estimé mercredi sur Public Sénat que "le mouvement" des "Gilets jaunes" entamé le 17 novembre devait "cesser". "Il y a eu un événement dramatique à Strasbourg et par ailleurs le président a apporté des réponses", a-t-elle dit, faisant allusion à l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron lundi soir.
Le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics Olivier Dussopt s'est joint aux déclarations de la ministre de la Justice. "Nous demandions [l'arrêt] avant l'attentat, donc nous le demandons encore plus aujourd'hui", a-t-il dit sur CNEWS.
Le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez a de son côté déclaré sur France Inter qu'il espérait qu'il y aurait moins de manifestations samedi de la part du mouvement des "Gilets jaunes", appelant à la "responsabilité générale" des Français après les annonces d'Emmanuel Macron et l'attentat de Strasbourg.
Suite à l'attaque dans le centre-ville de Strasbourg, mardi soir, qui a fait au moins deux morts et treize blessés dans le périmètre du célèbre marché de Noël, le gouvernement a enclenché l'"urgence attentat" - le plus haut niveau du plan Vigipirate. Le suspect, Cherif C., fiché S, est toujours en fuite.
Pour l'heure, seules les manifestations dans la capitale alsacienne ont été interdites.
Plusieurs membres de l'opposition ont eux aussi réclamé un arrêt, du moins temporaire, des manifestations des "Gilets jaunes", invoquant des raisons de sécurité.
Né du refus de la hausse du prix des carburants, le mouvement de contestation s'est rapidement élargi à la question du pouvoir d'achat. Samedi 1er décembre, la troisième grande journée de mobilisation a donné lieu à de multiples violences, surtout à Paris, où l'Arc de Triomphe et plusieurs quartiers huppés ont été le théâtre de scènes de guérilla urbaine.
"Compte tenu de la menace terroriste et de la fatigue de nos forces de l'ordre, peut-être faut-il suspendre, je dis bien seulement suspendre, le mouvement des Gilets jaunes", a déclaré le maire Les Républicains de Nice, Christian Estrosi. "J'appelle à la responsabilité de chacun. Le mouvement des Gilets jaunes ne peut que se grandir en appelant lui-même à cette même responsabilité", a-t-il dit.
Sur les réseaux sociaux circulaient mercredi plusieurs messages - certains complotistes - accusant le gouvernement et les médias d'utiliser l'attaque de Strasbourg pour empêcher un "acte 5" du mouvement le 15 décembre.