Dernière mise à jour à 08h42 le 28/12
Les forces nucléaires russes sont en avance de 10 à 15 ans par rapport à celles des États-Unis, a déclaré jeudi le concepteur général de l'Institut de génie thermique de Moscou (MITT), Iouri Solomonov.
"Ils ne seront pas en mesure d'assimiler rapidement des concepts que nous avons déjà mis en oeuvre, pourtant, il n'est pas difficile, dans un monde moderne, de les mettre en oeuvre et de commencer la production," a dit M. Solomonov dans une interview qu'il a accordée au journal russe Les Arguments de la semaine.
"Cela ne veut pas dire qu'ils ne seront pas en mesure de faire la même chose. Mais s'ils commencent aujourd'hui, ils ne pourront nous rattraper que dans 10 ou 15 ans," a-t-il dit.
Le MITT est le concepteur des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) russes Yars, Topol et Bulava.
M. Solomonov a dit que le potentiel nucléaire américain demeure très puissant, mais que leur système de modernisation des armes est fondamentalement différent du système russe.
Par exemple, l'ICBM américain Minuteman, créé dans les années 1960, n'a pas été remplacé par de nouveaux missiles, mais simplement mis à jour de façon à augmenter sa durée de vie jusqu'en 2030, a-t-il dit.
La Russie, en revanche, a créé une nouvelle génération de forces nucléaires stratégiques basées au sol et en mer en minimisant les coûts, a-t-il dit.
S'exprimant sur le système américain de défense antimissile déployé en Alaska et en Europe, M. Solomonov a dit que la Russie ne doit pas en avoir peur car son "efficacité est extrêmement faible."
Cependant, le danger de ce système est que ses composants peuvent être aisément transformés en armes offensives, a-t-il reconnu.