Dernière mise à jour à 10h42 le 05/02
La Russie soutient un plan de règlement pour le Venezuela proposé par l'Uruguay et le Mexique, mais n'accepte pas les propositions de l'Union européenne (UE) et condamne les menaces américaines d'envahir le pays d'Amérique Latine, a déclaré lundi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
"Nous respecterons le droit international et soutiendrons les initiatives prises par certains pays d'Amérique Latine, et en particulier par le Mexique et l'Uruguay", a indiqué M. Lavrov en s'adressant aux étudiants de l'Université slave kirghize-russe de Bichkek, capitale du Kirghizstan.
"Elles ont pour objectif de produire les conditions d'un dialogue national avec la participation de toutes les forces politiques au Venezuela", a-t-il dit, selon une transcription officielle publiée sur le site Internet du ministère russe des Affaires étrangères.
Malheureusement, selon M. Lavrov, l'Europe impose une configuration légèrement différente de médiation internationale.
L'UE a proposé de créer un groupe de contact composé de huit de ses membres et d'un nombre similaire de pays d'Amérique Latine, mais la Russie, la Chine et les Etats-Unis n'ont pas été invités à y participer, a estimé M. Lavrov.
M. Lavrov a observé que l'UE propose d'inclure des pays du groupe qui demandait il y a huit jours que le président vénézuélien, Nicolas Maduro, annonce l'organisation d'une élection présidentielle avant lundi.
Cela signifie que les médiateurs devront reconnaître l'opposant de M. Maduro, Juan Guaido, comme nouveau président en exercice légistime, selon M. Lavrov.
Le ministre a rappelé que les Etats-Unis ne cachent pas qu'ils souhaitent changer le régime vénézuélien à tout prix, y compris en gardant sur la table l'option d'une intervention militaire.
"Je pense qu'il va sans dire que cela sape toutes les fondations du droit international", a dit M. Lavrov.
L'opposition conduite par M. Guaido refuse d'ouvrir le dialogue, demandant in fine le départ de M. Maduro et le transfert du pouvoir aux forces d'opposition, a indiqué le ministre, qui ajoute qu'il ne s'agit pas d'un dialogue mais d'imposer une volonté unilatérale.