Dernière mise à jour à 08h42 le 10/04
Une proposition de loi visant à obliger la Première ministre britannique Theresa May à demander un nouveau report de la date du Brexit a été approuvée lundi par la Chambre des Lords et la Chambre des Communes.
A seulement quelques jours de la date limite du Brexit fixée au 12 avril, elle devra désormais demander à l'Union européenne une prorogation de l'article 50 du Traité de Lisbonne, qui régit le départ d'un Etat membre de l'UE, afin d'éviter un Brexit sans accord.
La proposition de loi a été votée en urgence par les deux chambres du Parlement britannique. Les lords ont apporté deux modifications au texte qui avait été approuvé lundi par les députés.
Le processus parlementaire étant achevé, ce texte doit désormais être soumis à la reine Elizabeth pour "sanction royale".
L'approbation de cette proposition de loi signifie un nouvel affaiblissement du gouvernement de Mme May, dans la mesure où elle donne la possibilité aux parlementaires d'apporter des changements légalement contraignants à la date de sortie de l'UE que demandera la Première ministre.
En vertu des nouveaux termes de la loi, les parlementaires britanniques pourront en effet décider la durée de la prolongation demandée par la Première ministre auprès de l'UE, mais ils ne pourront plus s'opposer à la nouvelle date établie par Bruxelles.
Le Royaume-Uni est sur la voie d'une sortie de l'UE vendredi, mais Mme May entend ne pas se résoudre à un divorce sans accord. Elle espère reporter la date du Brexit du 12 avril au 30 juin, mais des dirigeants de l'UE sont enclins à lui accorder un report plus long, ce qui n'a pas sa faveur.
Le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt a déclaré lundi que Mme May ne ménageait "aucun effort" pour surmonter l'impasse actuelle.
Les dirigeants de l'UE sont divisés sur ce qu'il faut faire si les Britanniques ne peuvent pas parvenir à un accord entre eux.
Mme May a perdu trois votes sur son accord de Brexit, et elle n'a pas pu trouver un consensus avec le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn à l'issue de leurs pourparlers la semaine dernière.
Elle doit s'envoler ce mardi pour Berlin et Paris, où elle sera respectivement reçue par la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron afin de plaider pour un nouveau report du Brexit, a indiqué lundi son porte-parole.
Cette impasse au Royaume-Uni fait planer l'incertitude au-dessus du Conseil européen prévu mercredi à Bruxelles.