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France : faible mobilisation et reconquête des ronds-points lors de l'acte 25 des "gilets jaunes"

Xinhua | 06.05.2019 08h19

Les "gilets jaunes" ont une nouvelle fois manifesté en France contre la politique sociale et fiscale du gouvernement. Ce 25e samedi consécutif de protestation a très faiblement mobilisé, et est marqué en province par une "reconquête des ronds-points".

Selon les chiffres annoncés samedi soir par le ministère de l'Intérieur - contestés par les gilets jaunes qui revendiquent 40.291 manifestants - seulement 18.900 personnes ont défilé lors de l'acte 25 du mouvement en France, dont 1.460 à Paris. Il s'agit ainsi de la plus faible mobilisation enregistrée par les "gilets jaunes" depuis le début du mouvement.

Les deux derniers rassemblements du mouvement avaient mobilisé successivement 23.600 (acte 24) et 26.000 (acte 23) manifestants en France selon les chiffres officiels. Mais cette baisse de la mobilisation constatée ces dernières semaines au niveau national, n'entame pas la détermination des "gilets jaunes", toujours très mobilisés.

A Paris, la principale manifestation s'est lancée dans l'après-midi de l'hôpital Lariboisière jusqu'à la place de la Nation. Outre les revendications sociales et fiscales, les manifestants ont dénoncé la "privatisation des hôpitaux" et "les mauvaises conditions de travail du personnel soignant", en réponse au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui a accusé les "gilets jaunes" d'avoir "attaqué" un hôpital parisien lors de la manifestation mouvementée du 1er mai.

Un groupe de "gilets jaunes" a également protesté à l'aéroport de Roissy contre la privatisation du groupe Aéroport de Paris (ADP), de la Française des jeux (FDJ) et d'Engie. Les interdictions de manifester dans le périmètre de l'avenue des Champs-Elysées, de l'Assemblée nationale, du Palais de l'Elysée et de la cathédrale Notre-Dame ont été reconduites.

Les différents défilés se sont déroulés dans l'ensemble sans incident. La préfecture de police a annoncé une dizaine d'interpellations effectuées par les forces de l'ordre lors de contrôles préventifs ; 8 personnes ont été placées en garde à vue.

La même ambiance de rassemblements festifs, sans incident (à l'exception de la Roche-sur-Yon) a été signalée en province où ce 25e samedi consécutif de mobilisation est marqué dans plusieurs endroits par un retour des manifestants sur les ronds-points. Cet appel à réinvestir les ronds-points, comme l'avaient fait les "gilets jaunes" au tout début du mouvement avant d'en être délogés, a été lancé par le député de la France Insoumise François Ruffin.

Dans plusieurs endroits en Gironde (Castelnau-de-Médoc), dans l'Aisne (Château-Thierry) ou encore dans le Calvados (Colombelles), de petits groupes de "gilets jaunes" ont occupé les ronds-points pour protester contre la politique du gouvernement selon les médias locaux. A La Roche-sur-Yon en Vendée (centre ouest) où un appel interrégional à manifester a été lancé par les "gilets jaunes", des échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre ont fait au moins 3 blessés selon la radio locale France bleu Loire océan.

Les "gilets jaunes" ont reçu le soutien de nombreuses personnalités du monde de la culture en plein acte 25 de leur mouvement. Dans une tribune publiée samedi sur Libération.fr, plus de 1.400 personnes appartenant au métier de la culture (auteurs, cinéastes, techniciens, acteurs...) ont qualifié le mouvement de "sans précédent dans l'histoire".

"C'est un mouvement qui réclame des choses essentielles  : une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale, des mesures radicales face à l'état d'urgence écologique (...) Nous ne sommes pas dupes  ! La violence la plus menaçante est économique et sociale", ont-elles écrit dans leur tribune intitulée "Nous ne sommes pas dupes  !"

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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