Jacques Chirac : un amoureux de la Chine

Jacques Chirac, le « politicien le plus populaire » de la France contemporaine, fut également un politicien étranger qui avait en lui « l'amour de la Chine ». Le 26 septembre, la famille de Jacques Chirac a confirmé que l'ancien président français était décédé le matin à l'âge de 86 ans. Sa position diplomatique indépendante et son opposition à la guerre pendant sa présidence sont un précieux héritage politique qu'il laisse à la France et même à l'Europe.

Né le 29 novembre 1932 à la clinique de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire dans le 5e arrondissement de Paris, Jacques Chirac était le fils d'un employé de banque.

De 1974 à 1976 il fut le Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, élu président de la République en 1974.

Il devint maire de Paris en 1977, et exerça à nouveau la fonction de Premier ministre de 1986 à 1988.

À l'issue de l'élection présidentielle de 1995, il fut élu chef de l'État et fut réélu lors de l'élection présidentielle de 2002. Durant son parcours politique, il se montra changeant au niveau idéologique. Engagé à gauche dans sa jeunesse, il est généralement considéré comme gaulliste.

Contre la guerre en Irak

En 2003, Jacques Chirac alors président, refusa de participer à la guerre en Irak voulue par les États-Unis. Il s'opposa aux États-Unis et à leurs alliés, laissant entendre que la France utiliserait son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies. La ferme attitude anti-guerre de Jacques Chirac valu à la France une réputation dans le monde, en particulier dans le monde arabe.

Dans une enquête réalisée par l'Ifop, l'agence de sondage nationale française, en 2009, Jacques Chirac, qui avait quitté la vie politique depuis deux ans, était encore considéré par les Français comme « l'homme politique le plus populaire ».

L'amour de la Chine

Jacques Chirac passait pour être le politicien occidental qui connaissait le mieux la Chine. De fait, il pouvait improviser une récitation de poésie Tang en français, écrire de mémoire avec précision la chronologie des dynasties chinoises et même évaluer avec exactitude l'époque de fabrication des bronzes chinois.

En 1978 et 1991, il a visité la Chine en tant que maire de Paris et Premier ministre français, puis en mai 1997, octobre 2000, octobre 2004 et octobre 2006, il s'est rendu en Chine en tant que président de la République française. En avril 2009, il a pris sa retraite et s'est rendu en Chine à titre privé. De Beijing à Shanghai, en passant par Xi'an, le Hubei et le Sichuan, ses pas l'ont emmené dans presque la moitié de la Chine.

En septembre 1978, Jacques Chirac fut profondément impressionné après avoir visité l'armée de Terre cuite de Xi'an, l'appelant « la huitième merveille du monde ».

Jacques Chirac était un passionné de culture chinoise, et il fut aussi un promoteur majeur des échanges culturels sino-français. De 2003 à 2005, la Chine et la France organisèrent mutuellement une Année culturelle, la Tour Eiffel fut drapée d'une couleur « rouge chinois ». Ce fut non seulement une grande première dans l'histoire des échanges culturels entre les deux pays, mais aussi un modèle pour le monde entier.

A la fin de 2013, Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, a rendu visite à Jacques Chirac, qui avait 81 ans. Jacques Chirac avait alors déclaré « je manifeste beaucoup de respect envers la Chine et le peuple chinois. J'adore le chinois et la culture chinoise. Chaque fois que j'ai visité la Chine, la puissance de la grande civilisation chinoise m'a profondément impressionné, renforçant ainsi mon respect et mon enthousiasme pour la Chine. Je suis convaincu qu'avec le développement de la Chine, les idées importantes et la sagesse chinoises joueront un rôle plus important dans le monde».

Le président Chirac a laissé des traces profondes dans l'évolution des relations franco-chinoises et il a créé une « décennie d'or » des relations sino-françaises.