Dernière mise à jour à 09h11 le 23/10
Justin Trudeau est parvenu à éviter le titre de premier chef du gouvernement canadien depuis 1930 à perdre le pouvoir après un premier mandat.
À l'issue des 43èmes élections générales du pays, le parti Libéral de M. Trudeau a obtenu 157 sièges à la chambre basse du Parlement canadien qui en compte 338, tandis que le parti Conservateur, qui récolte un pourcentage plus important de suffrages dans la population et reste le parti d'opposition officielle, en a obtenu 121 selon les décomptes publiés mardi matin.
"Les Candiens ont rejeté les divisions et le négativisme, et voté en faveur d'un programme de progrès et d'actions forte face aux changements climatiques", a déclaré M. Trudeau à ses partisans lors d'un rassemblement de célébration de la victoire à Montréal.
Toutefois, le dirigeant du parti Conservateur, Andrew Scheer, a tenu à "avertir" les libéraux que si leur gouvernement échoue, les conservateurs "seront prêts et l'emporteront".
Les sondages menés tout au long des 40 jours de campagne électorale donnaient les libéraux et les conservateurs au coude à coude dans un électorat qui sanctionnait ou récompensait les partis en fonction de découpages géographiques.
M. Trudeau dirigera la Canada sans aucun député libéral dans deux provinces, celle de l'Alberta, où son parti a perdu ses quatre sièges, et celle du Saskatchewan, où le député de longue date et ex-ministre Ralph Goodale a été battu par un conservateur.
Le Nouveau parti démocratique du Canada (NDP), parti de centre-gauche qui avait remporté en 2011 un succès historique en décrochant 59 sièges, soit la majorité des 78 sièges alloués à la province francophone du Québec, n'a pu conserver qu'un seul député au Québec lors de ces nouvelles élections.
Les électeurs québécois ont préféré voter en faveur du Bloc québécois, parti nationaliste fondé en 1991 pour défendre un programme de sécession du Canada, qui a remporté 32 sièges et remplace ainsi le NDP au titre de troisième parti à la Chambre des Communes.
L'ex-ministre fédéral conservateur Maxime Bernier, qui dirige le Parti populaire du Canada, a également perdu son siège au Québec, ce qui laisse son parti d'extrême droite sans aucun représentant au Parlement canadien.
Le parti Vert, qui espérait un plus grand succès électoral au début de la campagne, n'a finalement obtenu que trois sièges, dont celui d'Elizabeth May.
La Chambre des communes comptera également un député indépendant, en la personne de Jody Wilson-Raybould, première ministre de la Justice canadienne d'origine indigène jusqu'à son limogeage par M. Trudeau après qu'elle a refusé d'intervenir dans la poursuite au pénal du géant canadien de la construction et de l'ingénierie, SNC-Lavalin, accusé de fraude et de corruption. Mme Wilson-Raybould a été réélue députée de Colombie Britannique, un mandat qu'elle avait déjà obtenu il y a quatre ans lorsqu'elle était soutenue par le parti Libéral.