Dernière mise à jour à 09h40 le 25/03
Le président afghan Mohammad Ashraf Ghani a estimé mardi qu'une réduction d'un milliard de dollars de l'aide américaine à l'Afghanistan ne devrait pas avoir d'impact sur les secteurs clés du pays.
"Les gouvernements ont toujours des plans pour des circonstances prudentielles. On a aussi des plans de base pour les situations inattendues", a-t-il dit lors d'un discours télévisé, assurant : "Nous allons essayer de combler ce vide à l'aide de ressources alternatives".
Le 18 février dernier, la Commission électorale afghane a proclamé M. Ghani vainqueur de l'élection présidentielle près de cinq mois après le vote, mais son rival Abdullah Abdullah en a contesté le résultat. Les deux hommes ont prêté serment chacun de leur côté le 9 mars.
Après des entretiens avec des dirigeants afghans lors d'une visite lundi en Afghanistan, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré que Washington allait réduire d'un milliard de dollars son aide à l'Afghanistan cette année en raison de l'échec des responsables afghans à former un gouvernement inclusif.
Lors de ses entretiens dans la capitale afghane, Kaboul, M. Pompeo n'a pas réussi à convaincre MM. Ghani et Abdullah de former un gouvernement d'union.
M. Ghani a cependant noté que les Etats-Unis n'avaient pas suspendu leur aide à l'Afghanistan, mais qu'ils l'avaient rendue conditionnelle. "Nous poursuivrons nos efforts pour résoudre ce problème par le biais des négociations", a-t-il dit.
Après sa visite à Kaboul, le chef de la diplomatie américaine a effectué un bref séjour à Doha, au Qatar, où il a rencontré le chef politique des talibans afghans, le mollah Baradar.
Les Etats-Unis et les talibans ont signé le 29 février un accord au Qatar, en vertu duquel, les Américains s'engagent à ramener leurs forces en Afghanistan à 8.600 sous 135 jours et à ce que toutes les forces de la coalition qu'ils dirigent rentrent chez elles dans les 14 mois suivants, à condition que les talibans respectent leur part de l'accord, notamment en rompant les liens avec l'Etat islamique et Al-Qaïda.
Dans son discours, M. Ghani a également renouvelé son appel aux talibans pour qu'ils acceptent le cessez-le-feu à l'heure où le pays fait face aux défis que fait peser la pandémie du nouveau coronavirus.
Quarante-deux cas d'infection au COVID-19 et un décès ont été signalés dans ce pays d'Asie centrale depuis la mi-février.