Dernière mise à jour à 10h11 le 15/04
Les premières négociations officielles sur le Brexit en près d'un mois sont prévues mercredi, les deux négociateurs en chef de Londres et de Bruxelles devant établir leur premier contact depuis la mi-mars.
Alors que le Royaume-Uni insiste toujours sur le fait qu'il n'y aura pas de prolongation du délai du 31 décembre pour achever le "divorce" avec l'Union européenne (UE), les pourparlers de mercredi viseront à trouver un moyen de sauver les négociations sur le Brexit face à la perturbation causée par la pandémie de nouveau coronavirus, a rapporté le quotidien britannique Financial Times (FT).
Il s'agira du premier contact officiel entre le négociateur en chef du Royaume-Uni David Frost et le négociateur de l'UE pour le Brexit Michel Barnier depuis le 19 mars, après que M. Barnier a été testé positif au COVID-19.
Le FT a indiqué qu'à l'heure actuelle, trois cycles de négociation complets auraient dû être achevés, mais avec des confinements à travers toute l'Europe, les contacts entre les deux parties se sont limités à demander des éclaircissements sur les propositions de l'une et de l'autre.
Selon le journal, l'entretien téléphonique de mercredi n'abordera pas la question de la possibilité de prolonger la période de transition post-Brexit du Royaume-Uni au-delà de la fin de cette année.
"Malgré la pression croissante sur le gouvernement britannique pour demander une prolongation, les ministres insistent sur le fait que le Royaume-Uni ne tolérera pas un nouveau délai dans le processus du Brexit", a commenté le FT.
Le Premier ministre Boris Johnson, actuellement en convalescence après avoir été infecté au COVID-19, a inscrit dans la loi britannique la date du 31 décembre pour la fin de la période de transition.
La stratégie de M. Johnson, a rapporté le FT, était basée sur le fait que l'UE et le Royaume-Uni pourraient tenir des négociations intensives pour parvenir à un nouvel accord commercial qui amortirait le coup de la sortie de l'orbite de l'UE. Ces pourparlers ont été fondamentalement perturbés par la pandémie.
Actuellement, tout projet pour maintenir le lien entre le Royaume-Uni et l'UE au-delà de 2020 devrait être approuvé d'ici la fin du mois de juin.
Le gouvernement britannique devra décider si la logique de sa politique actuelle tient le coup étant donné les lourds dommages que le confinement a infligés au secteur privé, selon le journal.
Tim Bale, professeur de politique à l'université Queen Mary de Londres et directeur adjoint de l'initiative The UK in a Changing Europe (Le Royaume-Uni dans une Europe en mutation), a déclaré dans un commentaire publié dans le FT qu'un argument commun contre la prolongation de la transition est qu'il reste encore beaucoup de temps pour mener des négociations avec l'UE.
"Bien que les rencontres en face-à-face soient clairement impossibles pendant la pandémie de coronavirus, les pourparlers peuvent tout aussi bien être menés par visioconférence, affirment-ils, d'autant plus que les fonctionnaires qui y participent ne sont pas également impliqués dans la lutte contre le coronavirus", a écrit M. Bale.