Dernière mise à jour à 13h40 le 10/05
Une experte, un sénateur et une ancienne fonctionnaire ont critiqué l'administration américaine pour avoir pris du recul par rapport à la réponse mondiale à la pandémie de COVID-19, au moment même où elle en avait le plus besoin, a rapporté samedi The New York Times.
"Qu'il s'agisse de l'arrêt du financement de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'absence à une conférence des donateurs en Europe pour la recherche d'un vaccin ou l'interdiction pour les professionnels de la santé des pays pauvres d'acheter des masques et des gants avec l'aide américaine, le retrait de l'administration Trump a alarmé les alliés", peut-on lire dans l'article.
Ilona Kickbusch, directrice fondatrice et présidente du programme de santé mondiale de l'Institut universitaire des hautes études internationales et du développement à Genève, a déclaré que "notre expérience passée est que, quelles que soient les tensions géopolitiques, il était possible de rassembler les pays autour de la santé - en particulier lorsqu'il y avait une épidémie et une véritable crise".
"Aujourd'hui, nous voyons que la santé est utilisée comme un substitut pour toutes sortes de conflits qui existent au niveau géopolitique", a-t-elle indiqué. "Et cela est destructeur", a-t-elle regretté.
Pour sa part, le sénateur Robert Menendez du New Jersey, l'éminent démocrate de la commission des relations étrangères, a déclaré qu'il était nécessaire de participer aux décisions mondiales visant à infléchir le coronavirus s'il y a un espoir d'arrêter sa propagation aux Etats-Unis.
C'est ainsi que le pays a fait face à d'autres menaces mondiales au cours des 100 dernières années, a-t-il ajouté.
Gayle E. Smith, qui dirigeait l'agence d'aide américaine pendant l'administration Obama, a quant à elle déclaré que l'envoi de fonds américains à l'étranger et le soutien des programmes d'aide ne sont qu'un aspect de la réponse mondiale au virus.
Il est également important, a-t-elle dit, d'être ouvertement actif au sein d'organisations internationales comme l'OMS pour s'assurer que les États-Unis restent une force directrice.
"Il doit y avoir un endroit où tout cela se rassemble dans une institution internationale... S'il y a un problème ou une préoccupation, alors nous devons travailler avec cette organisation pour le résoudre", a-t-elle indiqué, cité par le quotidien new-yorkais.