Dernière mise à jour à 09h24 le 16/06
L'exploitation et l'abus tragique des garçons et des filles utilisés pour et par les conflits armés se sont poursuivis sans relâche en 2019, alors que les Nations Unies ont vérifié plus de 25.000 violations graves contre les enfants, souligne le dernier Rapport annuel du secrétaire général sur les enfants et les conflits armés publié lundi.
"L'enfance de ces garçons et de ces filles a été remplacée par la douleur, la brutalité et la peur sous les yeux du monde entier. Les parties aux conflits négligent de protéger les enfants dans la conduite des hostilités et leur refusent l'aide vitale dont ils ont désespérément besoin. En violant les règles de la guerre, les parties mettent en danger leurs propres enfants", a déploré la représentante spéciale du secrétaire général pour les enfants et les conflits armés (CAAC), Virginia Gamba, en lançant le rapport.
Le nombre total de violations graves reste similaire au nombre rapporté en 2018 et représente environ 70 violations par jour.
Le refus de l'accès humanitaire aux enfants a augmenté de plus de 400%, avec 4.400 incidents vérifiés, soit "l'augmentation la plus choquante".
Le rapport met en exergue la violence contre les travailleurs humanitaires et les entraves à leur travail, le pillage des fournitures et les restrictions de mouvement, parmi les nombreuses perturbations dans la fourniture d'une assistance de base aux enfants. Le Yémen, le Mali, la République centrafricaine (RCA), Israël et l'Etat de Palestine et la Syrie sont les situations les plus préoccupantes.
Le manque de respect du caractère civil des écoles et des hôpitaux reste également extrêmement préoccupant, avec 927 incidents d'attaques contre des écoles et des hôpitaux et leurs personnes protégées vérifiés, principalement en Afghanistan, en Israël et dans l'Etat de Palestine et en Syrie.
"J'appelle toutes les parties au conflit à donner immédiatement la priorité à l'accès humanitaire aux enfants et aux populations vulnérables dans les situations de conflit armé, et à permettre aux experts en protection de l'enfance et aux humanitaires de faire leur travail. Je salue le courage et le dévouement de ces professionnels humanitaires et j'appelle tous les Etats membres à soutenir le travail des acteurs de la protection de l'enfance sur le terrain", a déclaré la représentante spéciale.