Dernière mise à jour à 09h36 le 17/06
Les tentatives américaines de forcer les participants à l'accord sur le nucléaire iranien à renoncer à leurs obligations et de sanctionner Téhéran par des initiatives illégitimes, y compris l'embargo sur les armes, n'ont aucune chance d'aboutir du point de vue du droit international, a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
"Nous utiliserons toutes les opportunités fournies par le droit international pour nous assurer que justice soit faite", a affirmé M. Lavrov lors d'une conférence de presse à la suite d'un entretien avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.
L'accord sur le nucléaire iranien ou Plan d'action global commun (JCPOA) a été conclu en 2015 entre l'Iran, l'Union européenne et les P5+1, c'est-à-dire les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies (Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, France et Chine) plus l'Allemagne.
Téhéran a accepté de suspendre une partie de son programme d'armement nucléaire en échange d'un allègement des sanctions économiques contre l'Iran.
En mai 2018, les Etats-Unis ont annoncé leur retrait unilatéral de l'accord et le retour de sanctions économiques fortes contre la République islamique.
En réaction au retrait des Etats-Unis de cet accord historique et en réponse à la lenteur de l'Europe à faciliter les transactions bancaires et les exportations pétrolières iraniennes, l'Iran a progressivement abandonné ses engagements nucléaires à partir de mai 2019.
M. Lavrov a martelé que la Russie allait faire tout son possible afin que personne ne puisse anéantir les engagements inscrits dans le JCPOA.
Si ce projet ne rentre pas dans la logique de l'actuelle administration américaine, ou si celle-ci considère que c'est un mauvais accord, cela ne concerne qu'elle, a-t-il souligné.
"Mais Washington n'a pas le droit de sanctionner l'Iran en spéculant sur l'autorité du Conseil de sécurité de l'ONU et en manipulant fondamentalement le Conseil de sécurité, et dans une certaine mesure le Secrétariat de l'ONU", a dénoncé M. Lavrov.
Il a indiqué qu'il ne pouvait pas s'exprimer au nom des autres membres du JCPOA, notamment de ses membres européens, qui subissent de grandes pressions de la part des Etats-Unis.
Néanmoins, ceux qui voudraient soutenir les Etats-Unis ou tenter de partiellement aider Washington n'ont aucun argument juridique, ce qui est évident aux yeux de tous, a ajouté M. Lavrov.
L'administration du président américain Donald Trump a ouvertement affiché son objectif d'enterrer le JCPOA, a noté M. Zarif au cours de la conférence de presse.
Les Etats-Unis ont non seulement violé le droit international mais exercent également des pressions sur les organisations internationales, a-t-il déploré.
L'Iran s'en tient à ses obligations inscrites dans le JCPOA et ne permettra pas le recours à des organisations internationales pour enterrer l'accord, a-t-il déclaré.