Dernière mise à jour à 09h36 le 17/06
Plusieurs rassemblements ont eu lieu ce mardi 16 juin partout en France à l'initiative des syndicats et collectifs de soignants qui réclament "davantage de moyens" pour l'hôpital public. Une manifestation marquée par des violences à Paris, où des groupes radicaux ont infiltré le cortège selon la police.
Médecins, infirmiers et aides-soignants ont manifesté mardi dans plusieurs villes de France pour réclamer "davantage de moyens" afin de bâtir le nouveau plan hôpital promis par le gouvernement en pleine crise sanitaire.
"On a fait le boulot jusqu'au bout (pendant la crise sanitaire) et maintenant on nous fait attendre, on nous laisse dans le brouillard", a dénoncé en marge de manifestation parisienne, le président des médecins urgentistes, Patrick Pelloux.
Les professionnels de la Santé qui accusent le gouvernement de vouloir continuer la même politique d'austérité menée avant l'épidémie de COVID-19, ne veulent plus se contenter de promesses, notamment dans le cadre du "Ségur de la Santé", une réflexion sur l'avenir de l'hôpital et des soignants lancé le 26 mai dernier par le Premier ministre.
A Paris, Bordeaux, Nantes, Marseille ou encore à Nice, les manifestants ont réclamé une revalorisation générale des salaires, un plan de recrutement de personnel, l'arrêt de toutes les fermetures d'établissements, de services et de lits et des moyens financiers "significatifs".
Des tensions ont éclaté dans le cortège parisien qui est parti du ministère de la Santé (Avenue de Ségur) en direction des Invalides. Des groupes d'individus encagoulés et vêtus de noir ont infiltré la manifestation selon la police et procédé à des exactions au niveau de l'Esplanade des invalides.
Ils s'en sont pris aux forces de l'ordre qui ont tenté de les exfiltrer, à coup de jets de projectiles. Une scène de guérilla urbaine s'est installée en plein cœur de Paris pendant plusieurs heures dans un nuage de lacrymogène. Des poubelles en flamme, du mobilier urbain dégradé et des véhicules incendiés.
La préfecture de police a dénoncé sur son compte Twitter des "comportements violents" de casseurs qui ont "gâché une manifestation déclarée et autorisé par les exactions commises". 32 personnes ont été interpellées mardi soir lors de la manifestation parisienne qui a mobilisé 18.000 personnes selon la police.
A Nantes également des tensions ont éclaté aux abords de la préfecture entre forces de l'ordre qui ont répliqué à coup de grenade lacrymogène aux jets de projectiles de jeunes manifestants selon les médias locaux. Outre Paris, des milliers de personnes ont manifesté en province dont 7.500 à Toulouse, entre 4.000 et 5.000 à Strasbourg, 4.000 à Bordeaux 3.500 à Marseille selon la police.