Dernière mise à jour à 10h22 le 09/07
A l'occasion du Jour de l'indépendance (la fête nationale américaine), le président des Etats-Unis Donald Trump s'est exprimé samedi soir depuis la Maison Blanche et s'est félicité de la gestion de la crise du COVID-19 par son gouvernement, tandis que de nombreuses parties du pays ont annulé les célébrations sur fond de nouvelle poussée de la pandémie.
Dans son discours donné depuis la pelouse sud, M. Trump a également dénoncé "la gauche radicale" et les médias américains à propos du retrait des monuments controversés suite à la mort de l'Afro-américain George Floyd au cours de son arrestation par la police, qui a provoqué des manifestations nationales contre ll'injustice raciale et la brutalité policière.
"Nous sommes en train de vaincre la gauche radicale, les marxistes, les anarchistes, les agitateurs et les pillards", a lancé Donald Trump. "Nous ne laisserons jamais une foule en colère démolir nos statues, effacer notre histoire, endoctriner nos enfants ou fouler aux pieds nos libertés", a-t-il dit, faisant allusion aux protestataires qui prennent pour cible des statues coloniales et confédérées parce qu'ils les considèrent comme des symboles de l'oppression raciale.
Il s'en est pris aussi aux médias qui "ne cessent d'accuser à tort leurs opposants d'être racistes".
"Pour l'anniversaire de la nation, Trump a attaqué ses ennemis de l'intérieur", a commenté l'agence de presse Associated Press.
Abordant le dossier de la division par un discours de division, le locataire de la Maison Blanche a tenté de motiver sa base conservatrice à quatre mois des élections générales, ont observé des analystes locaux.
Pendant que M. Trump s'en est pris à la "gauche radicale" et aux médias américains, le candidat démocrate présumé à la présidence Joe Biden a mis l'accent sur l'appel à la justice raciale.
"Il y a toujours eu une tension entre nos idéaux fondateurs et les forces de l'inégalité", a estimé M. Biden dans une vidéo en ligne, ajoutant que "nous avons une chance d'arracher les racines du racisme systémique de ce pays".
Une série de sondages montrent que M. Trump est de plus en plus distancé par son adversaire démocrate, et le président est sous pression pour "réinitialiser" sa campagne de réélection.
Les Etats-Unis ont célébré le 244e anniversaire de leur indépendance sur fond de regain de la pandémie, de ralentissement économique et de tollé national contre l'injustice raciale.
Attaqué pour sa réponse jugée trop molle face à la pandémie, M. Trump a insisté que "nous avons fait beaucoup de progrès, et notre stratégie avance bien" dans son discours du 4 juillet.
Cependant, Anthony Fauci, le principal expert du gouvernement en matière de maladies infectieuses, avait déclaré plus tôt que les Etats-Unis "n'ont pas un contrôle total" de l'épidémie, avertissant que la situation pourrait devenir très difficile si le pays ne parvenait pas à contrôler la poussée de nouveaux cas.
Samedi, près de 45.000 nouveaux cas ont été signalés dans le pays, selon une base de données du New York Times, avec au moins trois Etats enregistrant des records quotidiens.
De nombreuses localités ont annulé ou réduit les célébrations et les événements traditionnels du week-end alors que les manifestations contre l'injustice raciale se poursuivent à travers le pays. Samedi, des rassemblements, manifestations et sit-in ont été organisés à Chicago, à Washington, à Los Angeles et dans plus d'une douzaine d'autres villes, a rapporté USA Today.
"Au cours des derniers mois, l'esprit américain a sans aucun doute été mis à l'épreuve par de nombreux défis", a reconnu le président dans son discours du Jour de l'Indépendance.