Dernière mise à jour à 09h20 le 16/07
"La France sera parmi les premiers pays servis" en cas de découverte d'un vaccin contre la COVID-19, a annoncé le président français, Emmanuel Macron ce mardi, lors du traditionnel entretien télévisé du 14-Juillet.
"Sanofi est rentré dans un programme américain. Mais, en parallèle, Sanofi a discuté avec la France et l'Europe pour sécuriser l'approvisionnement. La patriotisme c'est l'amour des siens, pas la haine des autres. Il ne devrait pas y avoir de nationalisme sanitaire", a-t-il expliqué.
Le président français a également annoncé que le port du masque dans les lieux publics clos serait prochainement obligatoire en avançant une possible date de mise en application à compter du 1er août, reconnaissant des "incertitudes" sur les risques de deuxième vague. "Nous avons des signes que ça repart quand même un peu. Face à cela, nous devons prévenir et nous préparer", a-t-il indiqué, ajoutant tout faire "pour avoir une approche différenciée" permettant "d'isoler le plus localement possible en cas de deuxième vague".
Interrogé à propos de la rentrée scolaire de septembre, M. Macron estime qu'elle se déroulera "le plus normalement possible" : "Le ministre prépare une rentrée où les enseignants seront protégés, où on aura la bonne organisation. S'il y avait une accélération du virus pendant le mois d'août, nous repenserons cette rentrée", a-t-il toutefois indiqué.
Autre principal sujet de son interview télévisée, la relance économique de la France et notamment l'emploi, l'une des priorités de la rentrée en septembre prochain. "Nous allons avoir des plans sociaux, il ont commencé. Il y aura une hausse de chômage massive", a prévenu Emmanuel Macron, soulignant que tous les instituts qui font référence "parlent de 800.000 à un million de chômeurs en plus au printemps 2021 car nous avons mis notre économie à l'arrêt".
Un dispositif "inédit" d'activité partielle de longue durée va être mis en place par le gouvernement français avec un investissement total de 30 milliards d'euros dédié notamment à des compléments de salaires ainsi qu'au financement de formations "pour aller dans les secteurs d'activité où il y a des opportunités", a expliqué le président français.
Un soutien particulier va être apporté par l'Etat aux jeunes diplômés afin de faciliter leur entrée sur le marché du travail. Emmanuel Macron a évoqué "une exonération des charges pendant quelques années, jusqu'à 1,6 fois le SMIC", ainsi que la mise en place de 300.000 "contrats d'insertion".
Interrogé sur la réforme des retraites, le chef de l'Etat a affirmé que, bien qu'elle ne pourrait pas se faire "comme elle était enclenchée avant le crise", ce n'était pas "une bonne idée de l'abandonner complètement car cette réforme est juste, avec une meilleure prise en compte de l'activité de nombreux métiers, ce sont des avancées sociales (...) il faut la remettre sur la table", a-t-il expliqué, précisant vouloir rouvrir les discussions avec les partenaires sociaux.
Troisième grand thème évoqué par le chef de l'Etat français, celui de la transition écologique. Emmanuel Macron souhaite que la France redevienne "une grande nation industrielle grâce à l'écologie", expliquant ne plus vouloir "importer des matériaux de l'autre bout du monde" mais "produire à nouveau dans nos régions", grâce au numérique. Le président français a annoncé vouloir "redévelopper le fret ferroviaire massivement", ainsi que le train de nuit et les petites lignes régionales.
Concernant l'orientation de la deuxième partie de son quinquennat, marquée par une nouvelle équipe gouvernementale, Emmanuel Macron s'est dit "convaincu" de pouvoir "bâtir un pays différent d'ici à dix ans. On a le droit de voir loin, même lorsqu'il ne reste que 600 jours". Interrogé sur un second mandat, il a jugé la question "prématurée" mais "je vous le dirai", a-t-il ajouté.