Dernière mise à jour à 09h50 le 12/08
Depuis le début de la pandémie, plus de 70 pour cent des jeunes qui étudient ou qui combinent études et travail sont durement touchés par la fermeture des écoles, des universités et des centres de formation, selon une étude de l'Organisation internationale du Travail (OIT) publiée mardi.
Selon le rapport "Les jeunes et le COVID-19: impacts sur les emplois, l'éducation, les droits et le bien-être mental", 65 pour cent des jeunes disent avoir moins appris depuis le début de la pandémie en raison du passage de l'enseignement dispensé en salle de classe à l'enseignement en ligne et à distance durant le confinement. Malgré leurs efforts pour poursuivre leurs études ou leur formation, la moitié d'entre eux pensent que la fin de leurs études sera repoussée, et 9 pour cent estiment devoir peut-être les abandonner définitivement.
La situation est encore pire pour les jeunes qui vivent dans les pays à faible revenu, où il ne leur est pas toujours facile d'avoir accès à Internet, à des équipements et, parfois, à un espace chez eux pour travailler.
Le rapport a mis en évidence le large fossé numérique entre régions : si 65 pour cent des jeunes issus des pays à revenu élevé ont pu suivre leurs cours en visioconférence, seuls 18 pour cent des jeunes vivant dans les pays à faible revenu ont pu continuer d'étudier en ligne.
"La pandémie inflige de multiples chocs aux jeunes. Non seulement elle détruit leurs emplois et leurs perspectives d'emploi, mais elle compromet aussi leur éducation et leur formation et, au final, a de graves répercussions sur leur bien-être mental", prévient Guy Ryder, directeur général de l'OIT.
Le rapport a précisé que 50 pour cent des jeunes peuvent être sujets à l'anxiété ou à la dépression, tandis que 17 autres pour cent en souffrent probablement.
Le rapport a préconisé des réponses politiques urgentes, à grande échelle et ciblées pour éviter que la crise n'hypothèque les perspectives d'emploi de toute une génération de jeunes.
Ces réponses devraient consister entre autres à réintégrer sur le marché du travail les personnes qui ont perdu leur emploi ou subi une réduction de leur temps de travail, et à s'assurer que les jeunes bénéficient des prestations de l'assurance-chômage ainsi que des mesures destinées à stimuler leur santé mentale, que ce soit dans le cadre d'un soutien psychosocial ou d'activités sportives.