Dernière mise à jour à 09h05 le 15/10
La dégradation de la situation épidémiologique qui se poursuit en France, malgré le durcissement des mesures de restrictions dans plusieurs villes, inquiète les autorités. L'exécutif s'active autour du président Emmanuel Macron avant sa prise de parole, prévue mercredi soir, pour annoncer de nouvelles mesures.
Le président français Emmanuel Macron préside un conseil de défense sur le COVID-19, ce mardi, veille de sa prise de parole, pour "réfléchir" sur de nouvelles mesures à prendre afin de freiner la progression du virus.
Reconfinement local ou couvre-feux nocturnes dans les zones à risques ? "Tout est envisageable. Très honnêtement rien n'est à exclure. D'autres mesures sont sur la table et sont envisagées très localement puisque le virus évolue", a déclaré ce mardi sur la chaîne LCI la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa.
Mme Schiappa confirme ainsi l'hypothèse d'un couvre-feu nocturne, notamment en Ile-de-France, largement relayée par les médias, pour tenter de freiner la propagation du virus.
La perspective de reconfinements locaux est également envisagée selon le Premier ministre Jean Castex qui a concédé lundi 12 octobre sur France Info que la France était dans "une deuxième vague forte". Et que "rien ne doit être exclu" pour stopper la progression du virus dans le pays.
Les indicateurs se dégradent presque chaque jour en France depuis maintenant plusieurs semaines. Selon le dernier bilan de Santé publique France, 8.505 nouveaux cas de COVID-19 ont été détectés le lundi 12 octobre, portant désormais le nombre total de cas diagnostiqués à 743.479. Le même jour, 32.825 décès dont 96 (hors Ehpad) ont été enregistrés.
Les hôpitaux sont toujours sous pression. 5.350 nouvelles hospitalisations sont enregistrées les sept deniers jours dont 929 en réanimation. Le virus circule presque partout dans le pays : 74 départements sont en situation de vulnérabilité élevée, et 1.496 clusters en cours d'investigation dont 304 en EHPAD, a indiqué l'Agence nationale de santé.
Pourtant les autorités ont multiplié les mesures restrictives depuis plusieurs semaines dans les grandes métropoles du pays pour tenter de freiner la recrudescence de l'épidémie. C'est par exemple le cas à Paris, dont le classement en zone d'alerte maximale en raison de la dégradation des indicateurs liés à l'épidémie, a entrainé la fermeture totale des bars, l'interdiction de fêtes de famille etc.
Ces mesures de restrictions sont précédées par le déploiement d'un dispositif d'envergure pour casser les chaines de transmission du virus, en généralisant les tests, le contact tracing et l'isolement des malades et des cas contacts.
A cela s'ajoute la généralisation du port du masque en extérieur, et en espaces fermés comme dans les transports publics, et en entreprises. Malgré ces efforts, le virus persiste : Par exemple, en Ile-de-France, le taux de positivités des tests s'élève désormais à 17%, un chiffre record jamais atteint, selon l'Agence régionale de Santé.
"Toutes ces mesures que nous avons prises jusqu'à maintenant semblent insuffisantes malheureusement", a déclaré sur BFMTV, Imad Kansau, infectiologue à l'hôpital Béclère. Selon ce spécialiste, les nouvelles mesures attendues doivent prendre en compte les foyers familiaux, qui sont aujourd'hui "un point de départ important des transmissions".