Dernière mise à jour à 08h52 le 22/12
L'annonce de l'apparition d'une nouvelle variante du coronavirus au Royaume-Uni inquiète les autorités françaises, déjà préoccupées par la menace d'un rebond épidémique qui plane, à l'approche des fêtes de fin d'année.
Dimanche soir, des mesures d'urgence ont été prises à l'issue d'un conseil de défense anticipé, par visioconférence, présidé par le chef de l'Etat Emmanuel Macron pour rassurer les Français. Il s'agit notamment de la suspension des circulations depuis le Royaume-Uni vers la France à compter du dimanche 20 à minuit, jusqu'au 22 décembre, a indiqué Matignon dans un communiqué.
Le gouvernement français a également invité les Français au Royaume-Uni qui souhaiteraient revenir en France, à réaliser un test PCR, une mesure qui sera obligatoire à partir de demain mardi. "Ces 48 heures vont nous servir à échanger au niveau européen et mettre en place un protocole sanitaire robuste", a indiqué à la presse, le secrétaire d'Etat au Transport, Jean-Baptiste Djebbari.
La question de la mutation du virus au Royaume-Uni était à nouveau au centre des discussions du conseil des ministres présidé en visioconférence ce lundi 21 décembre, par le chef de l'Etat, lui-même positif au COVID-19 et à l'isolement à la résidence officielle la Lanterne à Versailles.
Emmanuel Macron a invité les Français lors de ce conseil, à "redoubler de vigilance". Car la mutation du coronavirus au Royaume-Uni "montre la complexité de ce virus, son agressivité, son inventivité", a-t-il indiqué. Le président français a adressé le même message de vigilance au gouvernement de Jean Castex. Le gouvernement "doit continuer à être vigilant et réactif dans un contexte où l'incidence a augmenté de 20% en une semaine", a déclaré M. Macron.
Outre les politiques, l'inquiétude grandit également chez les soignants à propos de l'apparition de la nouvelle variante du coronavirus et de la perspective d'un rebond épidémique qui menace en France, à moins d'une semaine des fêtes. "Cette nouvelle souche semble être extrêmement facile à transmettre, surtout chez les jeunes", a prévenu sur BFMTV, l'infectiologue Didier Pittet. Selon ce spécialiste, il y a de fortes chances que cette souche détectée au Royaume-Uni soit déjà présente dans plusieurs pays européens.
Pour l'heure, les autorités françaises ont indiqué que la variante du virus repérée au Royaume-Uni n'a pas encore été détectée en France. Le pays est dans une situation "assez fragile, voire précaire", a rappelé sur Europe 1 ce lundi le ministre de la Santé Olivier Véran, en référence à la situation sanitaire qui se détériore depuis plusieurs jours.
"Nous sommes sur une augmentation de la circulation du virus, une reprise de l'épidémie", a averti lors d'un point de presse en ligne, vendredi dernier Sophie Vaux, épidémiologiste à Santé publique France. La situation est d'autant plus préoccupante car "on est à la veille de semaines particulières qui sont des semaines de congé, de retrouvailles", s'est inquiétée pour sa part la directrice scientifique de Santé publique France, Laëtitia Huiart.
En plus du couvre-feu en vigueur depuis le 15 décembre, à l'exception du 24 décembre, le gouvernement multiplie des messages de vigilance à l'endroit des Français en vue des fêtes de fin d'année. "L'épidémie ne recule plus à l'approche de Noël et alors que les vacances ont débuté, nous ne devons pas baisser la garde", a encore déclaré ce lundi 21 décembre, à l'issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Selon le dernier bilan de Santé publique France, 8.672 nouvelles hospitalisations ont été enregistrées sur les sept derniers jours dont 1.156 en réanimation. 100 départements sont en situation de vulnérabilité élevés, et 60.549 personnes sont mortes du COVID-19 depuis le début de l'épidémie.