Dernière mise à jour à 09h17 le 26/01
A deux jours du conseil de défense sur le COVID-19, prévu mercredi 27 janvier, les autorités françaises scrutent l'évolution de l'épidémie qui progresse sur fond de menace de variants du virus, et n'écartent plus totalement l'hypothèse d'un reconfinement.
"Si ça ne baisse pas (progression du virus), si les variants commencent à se diffuser partout, alors on prendra des mesures supplémentaires. Et cela s'appelle le confinement ", a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran dans une interview accordée au journal Le Parisien, publiée dimanche 24 janvier.
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement a également abondé dans le même sens dimanche sur France 3. Interrogé sur un possible troisième confinement, M. Attal a répondu que "les prochains jours seront décisifs". "On a une circulation du virus en France qui est importante (...) et tous les scénarios sont sur la table ", a-t-il indiqué.
L'hypothèse d'un reconfinement fait ces derniers jours, la Une des médias français. "La décision est sur le point d'être prise", et le reconfinement durera "au moins pour trois semaines", a écrit le Journal du dimanche (JDD) dans son dernier numéro. Tandis que d'autres médias évoquent la possibilité d'un reconfinement "léger" avec les écoles ouvertes ou un reconfinement "strict" avec fermeture des écoles.
La France connait actuellement une forte tension épidémique caractérisée par une forte pression hospitalière avec plus de 26.000 patients hospitalisés, dont 2.955 en réanimation. La situation reste préoccupante dans plusieurs départements où le taux d'incidence est le plus élevé.
L'évolution des variants du virus est un autre indicateur que les autorités surveillent de près, et qui va sans doute peser dans la prise de décision. A la date du 20 janvier, 131 cas de variants anglais avaient été recensés en France et 10 cas du variants sud-africain, selon Santé publique France.
Face à cette situation sanitaire fragile, les soignants alertent sur la nécessité de reconfiner pour freiner la propagation des variants du virus. "Le couvre-feu a ralenti l'accélération, mais ne l'a pas supprimé. Il faut faire plus, et faire plus c'est un confinement", a indiqué Christian Rabaud, infectiologue au CHU de Nancy.
Le professeur Jean-François Delfraissy, infectiologue et président du Conseil scientifique a plaidé également en faveur d'un reconfinement. "Il faudra aller probablement vers un confinement. Il y a urgence, plus on prend une décision rapide et plus elle est efficace et de durée limitée", a-t-il déclaré dimanche soir sur BFMTV.
Il a évoqué l'exemple de l'Angleterre et de l'Irlande pour montrer l'efficacité du reconfinement face aux variants du virus. "Les mesures intermédiaires n'avaient pas suffisament marché pour arrêter le variant, par contre le confinement en Angleterre et en Irlande montre un début de diminution de la courbe", a expliqué le M. Delfraissy.