Dernière mise à jour à 08h49 le 08/04
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a annoncé mardi que les dernières négociations organisées en République démocratique du Congo (RDC) sur le chantier controversé du Grand Barrage de la renaissance d'Ethiopie (GERD) n'avaient "pas permis de progresser ou de parvenir à un accord".
"Les derniers pourparlers parrainés par l'Union africaine (UA), qui visaient à sortir les négociations de l'impasse afin de parvenir à un accord sur le remplissage et l'exploitation du barrage, n'ont permis de réaliser aucun progrès en raison de divergences persistantes", a déclaré dans un communiqué Ahmed Hafez, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
L'Ethiopie a notamment refusé la proposition soudanaise - également approuvée par l'Egypte - de créer un comité international quadripartite dirigé par l'UA afin d'arbitrer les conflits entre le Soudan, l'Egypte et l'Ethiopie.
L'Ethiopie a également rejeté toutes les autres alternatives proposées par l'Egypte en vue de permettre au processus de négociation d'avancer, notamment en invitant des observateurs pour proposer de nouvelles solutions aux questions juridiques et techniques litigieuses.
L'Egypte et le Soudan ont pourtant fait preuve de flexibilité et de responsabilité pour parvenir à un accord sur le barrage, a-t-il déclaré.
"Le rejet des propositions égyptiennes, qui ont pourtant été bien accueillies par le Soudan, révèle de la part de l'Ethiopie une absence de volonté politique de reprendre des négociations de bonne foi", a-t-il affirmé.
La position inflexible de l'Ethiopie ne fera que compliquer la crise du GERD et renforcer les tensions dans la région, a ajouté M. Hafez.
"L'Egypte est prête à coopérer avec Félix Tshisekedi, président de la RDC et actuel président de l'UA, pour trouver une solution au problème du GERD qui préserve les intérêts des trois pays et renforce la stabilité régionale", a-t-il déclaré.
L'Ethiopie a commencé à construire le GERD en 2011. L'Egypte craint cependant que ce barrage n'affecte les 55,5 milliards de mètres cubes d'eau qu'elle reçoit chaque année du Nil. Le Soudan a récemment soulevé des préoccupations similaires à propos de ce barrage d'une valeur de 4 milliards de dollars américains, affirmait qu'il constituait une "menace directe" pour sa sécurité nationale.