Dernière mise à jour à 08h49 le 08/04
Le ministre soudanais de l'Irrigation et des Ressources en eau, Yasir Abbas, a affirmé mercredi que l'échec du dernier cycle de négociations concernant le grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil, en Ethiopie, avait laissé toutes les options ouvertes pour le Soudan, y compris le recours au Conseil de sécurité des Nations Unies.
"Toutes les options sont ouvertes pour le Soudan, y compris le recours au Conseil de sécurité des Nations Unies", a indiqué M. Abbas lors d'une conférence de presse à Khartoum.
"La mise en eau du barrage sans accord menace directement le Soudan et expose au danger la vie de 20 millions de citoyens vivant en aval du barrage", a-t-il fait remarquer.
Il a ajouté qu'il ne s'agissait pas "de propagande ou d'intimidation médiatique, mais d'une description des faits, car la capacité de stockage du barrage soudanais de Roseires est de 7 milliards de mètres cubes et il n'est qu'à 15 km du GERD dont la capacité de stockage est de 74 milliards de mètres cubes".
Il a réitéré la position ferme du Soudan qui appelle à changer l'approche de négociation pour parvenir à un accord juridique contraignant.
M. Abbas a en outre démenti que l'Ethiopie ait proposé au Soudan de conclure un accord bilatéral de quelque manière que ce soit.
La République démocratique du Congo, qui préside actuellement l'Union africaine, a accueilli le dernier cycle de négociations sur le GERD avec la participation du Soudan, de l'Egypte et de l'Ethiopie.
Le Soudan a proposé une médiation quadripartite sur la question du GERD impliquant les Nations Unies, l'Union européenne, les Etats-Unis et l'Union africaine.
L'Ethiopie, cependant, a annoncé son rejet de cette formule.
En février, l'Ethiopie a affirmé qu'elle entamerait en juin la deuxième phase de la mise en eau du GERD, soit 13,5 milliards de mètres cubes. L'année dernière, le volume de la première phase de mise en eau avait atteint 4,9 milliards de mètres cubes.
Le Soudan, l'Egypte et l'Ethiopie sont en pourparlers depuis des années sur les questions techniques et juridiques liées à la mise en eau et à l'exploitation du GERD.
L'Ethiopie, qui a commencé à construire le GERD en 2011, espère produire plus de 6.000 mégawatts d'électricité grâce à ce barrage, tandis que l'Egypte et le Soudan, pays du bassin du Nil situés en aval qui dépendent du fleuve pour leur eau douce, craignent que le barrage n'affecte leur part des ressources en eau.