Dernière mise à jour à 09h18 le 31/05
Dominic Dwyer, un scientifique australien membre de l'équipe d'experts de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) envoyée en Chine pour enquêter sur l'origine du nouveau coronavirus, a défendu les conclusions de son équipe alors que certains médias spéculent sur la théorie d'une "fuite de laboratoire".
Ce professeur à l'Université de Sydney qui, avec des scientifiques d'autres pays, a passé quatre semaines à Wuhan (Chine) dans le cadre de cette mission, a déclaré à l'Australian Broadcasting Corporation (ABC) qu'aucune preuve ne venait étayer la théorie de la fuite en laboratoire.
Alors que le président américain Joe Biden a ordonné aux agences de renseignement de mener des enquêtes supplémentaires sur la source de la pandémie, le Pr Dwyer a noté qu'on "a demandé aux services de renseignement américains de montrer s'ils avaient des informations qui pourraient être utiles. Ils ne l'ont pas encore fait".
"Le fait que le président Biden dise qu'il reçoit des rapports contradictoires de ses agences de renseignement, pour moi, suggère qu'il n'y a pas de preuve claire, sinon ce qui se passe serait évident", a-t-il noté, en ajoutant : "Je pense que nous avons juste besoin de voir les preuves. Si nous en avons, agissons en conséquence (...) Mais montrez-nous les preuves".
Selon lui, les autorités de Wuhan ont été "plutôt ouvertes" avec l'équipe pendant son enquête.
"Les indices que nous avons obtenus, les questions que nous avons posées et les réponses que nous avons reçues sont vraiment celles auxquelles je pourrais m'attendre si je devais mener une enquête similaire en Australie, en Nouvelle-Zélande ou dans un pays similaire", a assuré Dominic Dwyer.
Il a dit à ABC que la découverte de l'origine du virus pourrait prendre "beaucoup, beaucoup d'années" et que ça ne sera possible que grâce à la coopération. "Il faut développer la coopération, travailler avec les gens de manière ouverte et transparente pour faire avancer les choses", a-t-il déclaré.
"Plus les gens se disputeront sur ce sujet, ou utiliseront la politique pour marquer des points ou quoi que ce soit, moins on aura de chances d'obtenir la coopération nécessaire pour travailler ensemble à la résolution du problème", a averti le scientifique.
"Je plaide donc pour que la diplomatie s'améliore afin que nous puissions nous consacrer à la science", a conclu le Pr Dwyer.