Dernière mise à jour à 14h32 le 08/06
L'Autorité française de la concurrence a annoncé lundi dans un communiqué avoir imposé une sanction contre Google à hauteur de 220 millions d'euros "pour avoir favorisé ses propres services dans le secteur de la publicité en ligne".
Google s'est vu reprocher d'avoir "abusé de sa position dominante sur le marché des serveurs publicitaires pour éditeurs de sites web et d'applications mobiles", a indiqué l'autorité administrative indépendante française chargée de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles.
Elle a expliqué avoir constaté que Google avait accordé "un traitement préférentiel à ses technologies propriétaires proposées sous la marque Google Ad Manager, à la fois en ce qui concerne le fonctionnement du serveur publicitaire DFP (qui permet aux éditeurs de sites et applications de vendre leurs espaces publicitaires), et de sa plateforme de mise en vente SSP AdX (qui organise les processus d'enchères permettant aux éditeurs de vendre leurs "impressions" ou inventaires publicitaires aux annonceurs) au détriment de ses concurrents et des éditeurs".
"Ces pratiques très graves ont pénalisé la concurrence sur le marché émergent de la publicité en ligne, et ont permis à Google non seulement de préserver mais aussi d'accroître sa position dominante. Cette sanction et ces engagements permettront de rétablir un terrain de jeu équitable pour tous les acteurs, et la capacité des éditeurs à valoriser au mieux leurs espaces publicitaires", a déclaré Isabelle de Silva, présidente de l'Autorité de la concurrence.
Parmi les concurrents de Google ayant été pénalisés, les groupes de presse - dont ceux qui sont à l'origine de la saisine de l'Autorité - ont été affectés alors même que leur modèle économique est par ailleurs fortement fragilisé par la décrue des ventes d'abonnements papier et la baisse des revenus publicitaires associés, a-t-elle ajouté.
Selon le communiqué, "Google, qui n'a pas contesté les faits, a souhaité bénéficier de la procédure de transaction. L'Autorité a fait droit à sa demande. Google a proposé des engagements visant à améliorer l'interopérabilité des services Google Ad Manager avec les solutions tierces de serveur publicitaire et de plateforme de mise en vente d'espaces publicitaires et mettre un terme aux dispositions qui favorisaient Google". L'Autorité a déclaré avoir accepté ces engagements et les rend obligatoires dans sa décision.