Dernière mise à jour à 08h54 le 17/06
Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a averti mercredi que la dégradation des terres liée au changement climatique et à l'expansion de l'agriculture, des villes et des infrastructures "portait atteinte au bien-être de 3,2 milliards de personnes" à travers le monde.
"L'humanité mène une guerre implacable et autodestructrice contre la nature. La biodiversité diminue, les concentrations de gaz à effet de serre augmentent, et la pollution se retrouve depuis les îles les plus reculées jusqu'aux plus hauts sommets", a déclaré le chef de l'ONU dans un message publié à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse.
"Nous devons faire la paix avec la nature", a-t-il ajouté.
"Les terres peuvent être nos plus grandes alliées", a indiqué M. Guterres, faisant remarquer qu'elles "souffraient" en ce moment.
La dégradation des terres nuit en outre à la biodiversité, ce qui permet l'émergence de maladies infectieuses comme la COVID-19, a-t-il expliqué.
"Restaurer les terres dégradées permettrait d'éliminer le carbone de l'atmosphère (...), d'aider les communautés vulnérables à s'adapter au changement climatique (...) et de générer 1.400 milliards de dollars américains supplémentaires de production agricole par an", a encore indiqué M. Guterres.
La restauration des terres est en outre un processus "simple, peu coûteux et accessible à tous", a-t-il dit, décrivant cette pratique comme "l'une des méthodes les plus démocratiques et les plus favorables aux populations pauvres d'accélérer notre progression vers les Objectifs de développement durable".
Pour répondre à une demande toujours croissante de nourriture, de matières premières, de routes et de maisons, les humains ont modifié près des trois quarts de la surface terrestre, sans compter les terres gelées en permanence.
Eviter, ralentir ou inverser la disparition des terres arables et des écosystèmes naturels est une nécessité urgente et capitale pour faciliter une reprise post-pandémique rapide, ainsi que pour garantir la survie à long terme des humains et de la planète.
La restauration des terres dégradées permet de consolider la résilience économique, de créer des emplois, d'augmenter les revenus et de renforcer la sécurité alimentaire, selon l'ONU.
Elle aide également la biodiversité à récupérer et permet de capturer davantage de carbone, tout en atténuant les effets du changement climatique et en contribuant à une reprise post-pandémique verte.
"Cette année marque le début de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes", a rappelé le secrétaire général, appelant chacun à "accorder une importance centrale aux terres saines dans nos efforts de planification".
La Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse est un événement des Nations Unies, célébré chaque année le 17 juin. Son objectif est de sensibiliser le monde à la désertification et à la sécheresse, tout en faisant la promotion de nouvelles méthodes de prévention de la désertification et de récupération post-sécheresse.