Dernière mise à jour à 09h02 le 14/09
Un certain nombre de failles dans la coopération entre l'Union européenne (UE) et les pays tiers en matière de retour des migrants entrés illégalement dans le bloc ont été signalées dans un rapport spécial de la Cour des comptes européenne publié lundi.
Selon le rapport, au cours de la période 2015-2020, l'action de l'UE dans ce domaine n'a pas été suffisamment optimisée pour que les pays tiers respectent leurs obligations en matière de réadmission des migrants.
Chaque année depuis 2008, environ 500.000 ressortissants extra-européens ont reçu l'ordre de quitter l'UE après y être entrés ou y avoir séjourné sans autorisation. Moins de 20 % de ces migrants sont cependant effectivement retournés dans leur pays d'origine.
La Cour des comptes européenne a déclaré que l'une des causes de ce faible nombre de retours était la difficulté de coopérer avec les pays d'origine des migrants.
L'UE a pourtant conclu 18 accords de réadmission juridiquement contraignants avec des pays tiers, et a officiellement ouvert des discussions avec six autres pays. Récemment, elle a également négocié six accords non juridiquement contraignants sur les retours et les réadmissions.
"Néanmoins, le système de retour actuel de l'UE souffre d'inefficacités qui produisent un effet inverse à celui qui était escompté : il encourage l'immigration clandestine plutôt qu'il ne la décourage", a indiqué Leo Brincat, un des responsables du rapport.
Une autre faiblesse soulignée par le rapport est le manque de synergies au sein de l'UE elle-même, le bloc n'ayant pas toujours "parlé d'une seule voix" aux pays tiers.
Bien que la Commission européenne ait utilisé efficacement les aides financières destinées aux projets de développement, de réintégration et de renforcement des capacités des pays d'origine des migrants, elle a du mal à appliquer d'autres politiques susceptibles de soutenir efficacement les négociations, a-t-il ajouté.