Dernière mise à jour à 15h53 le 31/08
La décision de la 10e réunion du Comité central des affaires financières et économiques, selon laquelle la Chine trouvera des moyens concrets de poursuivre la prospérité commune a déclenché des discussions animées dans certains cercles théoriques et politiques.
Présidée par le président Xi Jinping et tenue le 17 août, la réunion a décidé que l'État déploiera des efforts plus substantiels pour promouvoir le développement global et atteindre la prospérité commune d'ici 2035, car la prospérité commune est une exigence essentielle du socialisme et une caractéristique importante de la modernisation.
La promotion de la prospérité commune fait partie de la mission du Parti depuis sa fondation en 1921. Mais qu'entend-on exactement par prospérité commune ?
La prospérité commune au sens socialiste du terme signifie la prospérité générale basée sur des forces productives hautement développées et l'élimination de l'exploitation de classe. Cela signifie également que chacun jouit de l'égalité. Cependant, l'égalité n'exclut pas la prospérité différenciée, pas plus qu’elle ne veut dire l'égalitarisme absolu.
Comme l'a dit l'ancien dirigeant Deng Xiaoping, « l'essence du socialisme est de libérer et de développer les forces productives, d'éliminer l'exploitation et la polarisation, et enfin d'atteindre la prospérité commune ».
Mais quelle est la norme de base de la prospérité commune dans la Chine socialiste ? Sur la base de la théorie de base du marxisme et de l'esprit des documents centraux, la prospérité commune peut s'expliquer ainsi :
Sur le plan matériel, la prospérité commune signifie que les gens mènent en général une vie relativement aisée dans un contexte de forces productives sociales hautement développées. Sur le plan spirituel, cela signifie que les gens sont confiants de voir leurs besoins spirituels et culturels à multiples facettes satisfaits. Sur le plan écologique, cela signifie un environnement marqué par une coexistence harmonieuse entre l'homme et la nature, et des conditions de vie et de travail saines et respectueuses de l'environnement. Et sur le plan social, cela signifie un environnement social où les gens vivent en harmonie, où les services publics sont accessibles à tous, et où chacun peut partager les fruits du développement économique du pays et profiter d'une vie heureuse.
Pour réaliser la prospérité commune, la Chine doit se concentrer sur quatre domaines. Premièrement, l'État doit développer vigoureusement les forces productives, adhérer à son système économique de base, s'appuyer sur l'étape primaire du socialisme, consolider et développer l'économie du secteur public tout en encourageant et en guidant le développement de l'économie du secteur non public. Cela veut également dire permettre à certaines personnes de s'enrichir en premier et encourager ceux qui s'enrichissent à aider les autres à s'enrichir, améliorer encore l'économie de marché socialiste et réduire les écarts de développement entre les différentes régions et industries, et entre les zones urbaines et rurales.
Deuxièmement, l'État doit poursuivre le développement culturel et éthique socialiste et promouvoir la prospérité commune dans la vie culturelle des gens, renforcer l'influence directrice des valeurs fondamentales socialistes, répondre aux besoins culturels divers, multi-niveaux et multiformes du peuple et fournir un environnement favorable à l'opinion publique pour que cette mission réussisse. L'État doit également redoubler d'efforts pour renforcer le soft power culturel du pays et promouvoir les valeurs socialistes fondamentales.
Troisièmement, l'État doit prendre des mesures qui permettent aux gens de vivre en harmonie avec la nature, car c'est une condition préalable à la prospérité commune, et continuer à suivre la voie du développement vert et à faibles émissions de carbone, s'attaquer aux problèmes écologiques et environnementaux de la racine vers le haut, accélérer la transformation verte de l'économie, et économiser et mieux protéger les ressources. Il doit également développer un système économique respectueux de l'environnement qui marie numérisation et développement vert, afin d'intégrer les activités économiques, culturelles et écologiques.
Quatrièmement enfin, l'État doit construire un système de service public de haute qualité et mettre en place un mécanisme de politique publique scientifique pour assurer une répartition équitable des revenus tout en mettant en œuvre des mesures ciblées pour parvenir à une croissance économique durable et améliorer le bien-être des personnes.
Par ailleurs, l'État doit mettre en place un dispositif institutionnel de base pour coordonner la distribution et la redistribution des revenus, et prendre des mesures pour assurer aux populations un accès égal aux services publics de base. Il doit également s'efforcer de faciliter l'expansion du groupe à revenus intermédiaires, d'augmenter le revenu du groupe à faibles revenus et de réglementer correctement le groupe à revenus élevés afin de promouvoir l'équité et la justice sociales.
En bref, la prospérité commune signifie la prospérité matérielle et spirituelle de tous les gens, plutôt que la prospérité de quelques personnes ou l'égalitarisme absolu. Et pour réaliser la prospérité commune, la Chine doit améliorer les forces productives socialistes, promouvoir les valeurs culturelles et éthiques socialistes, assurer une coexistence harmonieuse entre les humains et la nature et construire un système de service public de haute qualité.
L'auteur est Zhou Yuehui, chercheur à l'École du Parti du Comité central du Parti communiste chinois.