Dernière mise à jour à 12h45 le 01/05
Mis à part l'alternative d'opter pour la conquête de nouveaux partenariats "gagnant-gagnant" (à la lumière des mutations sur la scène internationale) avec des puissances émergentes, comme en est le cas de l'inde, du Brésil ou encore l'Afrique du Sud, "la Chine est toute autre chose (...) Elle peut constituer un bloc en soi et peut jouer l'intermédiaire pour trouver la paix mondiale sur plusieurs niveaux exceptionnellement économique", a commenté Majdi Hassen, directeur exécutif de l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE).
"La Chine a bien anticipée avec son initiative 'La Ceinture et la Route', d'autant plus de son indispensabilité dans l'équilibre économique mondiale dans une conjoncture marquée par une économie de rareté, aggravée récemment par le conflit russo-ukrainien", a noté M. Hassen dans une interview récemment accordée à Xinhua
Et de poursuivre que "la Tunisie serait, probablement, dans la contrainte de revoir certains de ses accords sous prétexte que nos partenaires (particulièrement l'UE, qui détient environ 70% des échanges de la Tunisie avec l'extérieur) seront dans une logique plutôt protectionniste, en plus de la montée des nationalistes lors des récentes échéances électorales en Europe".
Sur le plan financier, sous l'effet à court et moyen termes, a-t-il expliqué, "la Tunisie pourrait miser davantage sur les deux monnaies émergentes, le rouble russe et le yuan chinois, qui pourraient être plus ancrées dans le panier de devises de la Banque centrale de Tunisie (BCT)".
"Il s'agit de l'une des solutions pour trouver une certaine immunité financière dans l'avenir vu que le système monétaire mondial fondé sur la monnaie universelle ne cesse de s'effriter mais, également, le recours à ces nouvelles devises contribuera dans la relance d'autres secteurs vitaux pour la Tunisie, notamment le tourisme ainsi que l'approvisionnement en matières premières (principalement les produits céréaliers et pétroliers", a encore estimé le directeur exécutif de l'IACE.
"Ainsi, a-t-il assuré, chaque bloc aura ses propres règles de transactions et ses propres accords qui servent ses intérêts économiques et financiers vitaux et, ainsi, rompre avec la domination de l'euro et du dollar".
Evoquant l'effet direct du conflit russo-ukrainien et la nouvelle carte économique mondiale sur les entreprises tunisiennes, M. Hassen a mis en garde que le risque majeur sera détecté aux niveaux de la production, de la disponibilité et du coût de la matière première (...) cela mènera également des problèmes au niveau de l'exportation.
Quant aux effets indirects, "on peut s'attendre à des flambées des prix de l'électricité, du transport et des carburants (...) et plus particulièrement, des menaces sur le plan de développement à savoir une tendance inflationniste qui ne fera que nourrir une tension et des pressions sociales graves."
A noter que le déficit de la balance commerciale de la Tunisie s'est aggravé pour se situer à 4.303,8 millions de dinars (un dinar équivaut à 0,33 dollar américain), au premier trimestre de l'année en cours, contre 3.069,3 millions de dinars pour la même période de 2021, d'après les chiffres officiels de l'Institut national de la statistique (INS) de Tunisie.