Dernière mise à jour à 08h36 le 01/06
La proposition de la Commission européenne visant à interdire l'utilisation du pétrole russe en Hongrie a été rejetée, a indiqué mardi matin le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
La proposition de la Commission "équivalait à lâcher une bombe nucléaire sur l'économie hongroise, mais nous avons réussi à l'éviter", a affirmé M. Orban dans un message vidéo publié sur les réseaux sociaux à la suite d'un accord des dirigeants des Etats membres de l'Union européenne (UE) visant à imposer un embargo partiel sur les importations de pétrole russe.
Lors de leur sommet spécial à Bruxelles, les dirigeants de l'UE sont convenus tard dans la nuit de lundi à mardi d'un sixième train de sanctions contre la Russie, qui comprend une interdiction de "plus des deux tiers" des importations de pétrole russe dans l'Union. Dans un tweet, le président du Conseil européen, Charles Michel, a qualifié cette mesure de "pression maximale" sur la Russie pour mettre fin au conflit.
Avant le sommet, la Hongrie, qui importe 65 % de ses besoins en pétrole de Russie via l'oléoduc Druzhba (amitié), avait demandé une dérogation à l'interdiction, tout comme la Slovaquie et la République tchèque.
"Nous avons négocié un accord qui stipule que les pays qui reçoivent du pétrole par oléoducs peuvent continuer à le gérer dans les anciennes conditions", a dit M. Orban.
"Nous avons déjà assez de problèmes : les prix de l'énergie montent en flèche, l'inflation est élevée et toute l'Europe vacille au bord d'une crise économique globale à cause des sanctions", a-t-il ajouté.
Un sixième train de sanctions contre la Russie avait été proposé par la Commission européenne le 4 mai. Il s'agissait notamment d'une interdiction totale des importations de pétrole russe, qu'il soit transporté par mer ou par oléoduc, brut ou raffiné. Cependant, les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'UE n'avaient pas réussi à se mettre d'accord sur ces sanctions le 16 mai en raison de l'opposition de la Hongrie.