Dernière mise à jour à 10h15 le 12/03
Le 36ème sommet franco-britannique s'est tenu ce vendredi à Paris, au cours duquel le Premier ministre britannique Rishi Sunak a été reçu par le président français Emmanuel Macron. Plusieurs sujets ont été abordés dont l'immigration illégale, le conflit en Ukraine et la coopération en matière d'énergie et de défense.
C'est la première fois depuis cinq ans que se tenait le sommet franco-britannique, le dernier ayant eu lieu en janvier 2018 au Royaume-Uni, en présence de Theresa May et d'Emmanuel Macron. Après plusieurs années compliquées par les répercussions du Brexit, notamment en matière migratoire, Paris et Londres ont décidé d'opérer un rapprochement sur plusieurs sujets fondamentaux.
La France et le Royaume-Uni ont signé à mi-novembre 2022 un nouvel accord pour lutter ensemble contre les traversées de migrants dans la Manche, avec un financement seulement prévu jusqu'à la fin 2023. A ce sujet, le président français a rappelé lors de la conférence de presse qu'en 2022, plus de 1.300 traversées d'embarcations de fortune avaient été "empêchées". Par ailleurs, 55 filières de criminalité organisée ont été démantelées, grâce au travail de la cellule de renseignement conjointe franco-britannique, a-t-il souligné, tout en saluant la volonté des deux Etats "d'avancer de concert" dans la lutte contre l'immigration irrégulière.
De son côté, M. Sunak a indiqué que son pays augmenterait sa part de financement au cours des trois prochaines années afin de lutter contre l'immigration illégale depuis la France. Une contribution évaluée à "141 millions d'euros en 2023-24, 191 millions d'euros en 2024-25 et 209 millions d'euros en 2025-2026", vient préciser un communiqué diffusé à l'issue du sommet franco-britannique.
"Nous annonçons un nouveau centre de détention dans le nord de la France, un nouveau centre de commandement réunissant pour la première fois nos équipes (...) et 500 nouveaux agents supplémentaires patrouillant sur les plages françaises", a indiqué M. Sunak. Un dispositif qui sera complété par l'ajout de drones et d'outils impliquant des technologies de surveillance, dans le but d'accroître le taux d'interception des migrants clandestins.
Au départ, la coopération militaire n'a pas été une évidence. "Sur la défense, on est passé par une phase qui n'a pas été facile puisque la coopération dans ce domaine a été impactée d'une part par le Brexit, ensuite par AUKUS, et puis enfin par la COVID", selon une source diplomatique française. Plus précisément, en matière de sécurité et de défense, et sur fond de conflit en Ukraine, Londres et Paris entendent avancer conjointement et renforcer leurs capacités communes. Concrètement, le développement de futurs missiles de croisière sera mis au point.
Les deux dirigeants vont également favoriser des "investissements croisés en matière d'énergies renouvelables". Les énergies fossiles seront progressivement remplacées par des énergies renouvelables préservant la biodiversité, ont mis en avant les deux parties. Côté nucléaire, Emmanuel Macron a déclaré vouloir développer une nouvelle centrale nucléaire dans l'est de l'Angleterre, qui serait gérée par EDF.
Cette visite diplomatique riche en thèmes abordés et en cordialité retrouvée après plusieurs années de relations plus fraîches sera suivie d'une visite du roi Charles III en France du 26 au 29 mars.