Depuis quelque temps, la presse internationale s’est fait l’écho d’allégations, dans l’ensemble sommairement couvertes par la presse au Qatar, selon lesquelles Mohamed bin Hammam, ancien membre du comité exécutif de la FIFA et qui fut à la tête des autorités du football du Qatar, aurait versé 5 millions de Dollars en espèces à des responsables internationaux du football lors du processus d'appel d'offres.
La presse qatarie a rapporté les allégations, mais a fortement mis l'accent sur les démentis des organisateurs au sujet de tout acte répréhensible plutôt que les détails des revendications elles-mêmes. Lundi, le Qatar Tribune a fait sa une sur les réfutations fermes du haut comité Qatar 2022, alors qu'il a relégué l'histoire contant la façon dont le chef de la Confédération asiatique de football, le cheikh Salman bin Ebrahim Al- Khalifa de Bahreïn, qui estime que les doutes sur le processus d'appel d'offres soulevés par les allégations « seront bientôt dissipés » à quelques lignes.
« Les gens d’ici se sentent frustrés », a déclaré un responsable sportif du Qatar qui a demandé l'anonymat. « Pourquoi les gens nous attaquent comme ça? Il est de notre droit d'accueillir la Coupe du Monde 2022. Nous avons aussi reçu les votes des délégations européennes. Sont-elles corrompues ? ».
Un autre responsable a déclaré que les revendications dans le Sunday Times étaient « ridicules », « tout à fait prévisibles » et qu’il n’y avait « rien de nouveau ». Il a ajouté avec dédain : « Il n'y a pas de réaction, ici, les gens sont calmes et les travaux se poursuivent ».
Ce n’est en revanche pas l’avis d’autres personnes comme Tariq, un chauffeur bangladais qui exerce son métier sur la route côtière de la Corniche, et qui résume ce que d’autres pensent des ces allégations de corruption : « Je suis sûr à 99% que c'est vrai. Ce qu'ils sont en train de construire ici une bulle et ce n'est pas réel. Ici, nous sommes des esclaves modernes et c’est seulement si vous ignorez les droits de l’homme que la Coupe du Monde pourra avoir lieu ».Pour lui, la corruption ne fait pas de doute.