Du même côté de la table, deux joueurs parlant deux langues différentes participaient à un match de tennis de table, et derrière eux, se trouvaient leurs entraîneurs, venant de deux associations. Cette situation a symbolisé le retour des combinaisons "inter-associations" aux Championnats du monde de tennis de table depuis 20 ans.
Le Chinois Ma Long et l'Allemand Timo Boll, en double messieurs, ont bénéficié de la plus grande attention de la part de leurs adversaires, alors que le joueur chinois Xu Xin et la joueuse de la République de Corée Yang Ha-eun, ont reçu leurs médailles d'or en double mixte sur le podium à la 53e édition des Championnats du monde de tennis de table qui s'est déroulée du 26 avril au 3 mai à Suzhou, dans la province chinoise du Jiangsu (est).
"Une combinaison 'inter-associations' est très importante pour promouvoir le tennis de table, et nous devons poursuivre cet essai dans le futur", a indiqué Thomas Weikert, président de la Fédération internationale de tennis de table, qui regroupe aujourd'hui 222 associations membres.
"Il nous faut renforcer la coopération entre l'Asie et l'Europe. Il ne s'agit pas simplement des échanges entre les joueurs, mais aussi d'échanges entre les entraîneurs", a-t-il poursuivi.
Le Français Emmanuel Lebesson a été associé à la Chinoise Chen Meng dans le tableau du double mixte, lors des matchs disputés à Suzhou.
"Je suis très heureux d'avoir cette chance. Jouer en Chine, avec une Chinoise, ça n'arrive qu'une fois dans une carrière", a indiqué le Français, avant son séjour à Suzhou.
"La langue constitue notre plus grande difficulté, particulièrement lors des points importants", a indiqué la joueuse chinoise, lors d'une interview donnée après leur défaite au troisième tour.
Malgré des signes de la main pour exprimer les aspects tactiques, elle n'a pas pu communiqué avec son partenaire au cours du match pour effectuer des petits changements en fonction des différents adversaires, a-t-elle ajouté.
Pour Liu Guoliang, entraîneur général de l'équipe chinoise de tennis de table, le temps est la plus grande difficulté pour une combinaison "inter-associations".
"Nous voulons que les joueurs s'entraînent ensemble, mais tout le monde est occupé. Il est très difficile pour eux de jouer ensemble", a-t-il indiqué, en particulier pour une combinaison entre un joueur chinois et un joueur européen.
Pour les combinaisons participant aux championnats de Suzhou, M. Liu a indiqué qu'elles manquaient d'entraînement. "Si elles pouvaient jouer plus de tours, elles seraient plus féroces", a-t-il noté.
Concernant le retour des combinaisons "inter-associations" aux Championnats du monde, M. Liu a indiqué qu'il s'agissait d'une chose très importante pour la promotion du tennis de table. "Nous souhaitons davantage de compétitions. Grâce aux combinaisons 'inter-associations', le niveau des combinaisons est assez similaire, et les matchs sont plus acharnés", a-t-il ajouté.